Simplifier et améliorer notre régime social : Oui ! Le déstructurer sans concertation : Non !
Tel est le slogan d’une dizaine de syndicats dont FO pour appeler les artistes-auteurs à se rassembler le 21 juin 2018 à 11h30 place Colette à Paris. À quelques pas de là, au ministère de la Culture, le gouvernement doit dévoiler aux représentants des artistes-auteurs la future réforme du régime de protection sociale spécifique au secteur.
On va savoir à quelle sauce on va être mangés, réagit Mireille Lépine,
Pour leur protection sociale (assurance maladie, maternité, vieillesse, invalidité et décès), les artistes-auteurs relèvent actuellement d’un régime spécifique, rattaché au régime général de la sécurité sociale. Deux organismes collecteurs sont chargés d’encaisser les cotisations sur les revenus, ces derniers étant issus essentiellement des droits d’auteurs et des ventes d’œuvres. La Maison des artistes (MDA) s’occupe des auteurs d’arts graphiques et plastiques (peinture, gravure, sculpture..). Les autres (écrivains, photographes, musiciens, cinéastes…) relèvent de L’Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs (Agessa).
De nombreux artistes mal informés sur leurs droits
Seuls les artistes-auteurs qui ont déclaré un revenu artistique supérieur à 900 fois le Smic horaire (soit 8 784 € en 2017) peuvent être affiliés
et bénéficier d’une couverture sociale. Les autres sont assujettis
, ils cotisent pour la solidarité et la retraite de base mais ne bénéficient pas d’une couverture. Selon le SNAA-FO, on recense en France près de 200 000 artistes-auteurs assujettis, et 45 000 affiliés.
L’un des problèmes concerne les cotisations retraite. Les organismes étaient censés informer les artistes de leurs droits et l’Agessa ne l’a pas fait pour nombre d’entre eux,
Deux rapports de l’Igas en 2005 et 2013 avaient recommandé une réforme du régime et l’unification des deux organismes. Les représentants des artistes-auteurs n’y étaient pas opposés. Mais la réforme s’est faite de manière unilatérale,
Elle dénonce par ailleurs l’absence d’élections depuis quatre ans pour élire les représentants des artistes-auteurs au conseil d’administration de la MDA et de l’Agessa. A l’été 2017, j’ai demandé l’organisation d’élections au ministère de la Culture,
.
Autre inquiétude, le devenir des deux organismes. Sur les 100 emplois actuels, il n’en resterait que 20, c’est largement insuffisant,