Rééditée tous les sept ans depuis 1978, la sixième édition de l’étude de la Dares est basée sur les réponses de plus de 34 000 salariés, dont 12 000 issus des trois versants de la fonction publique, et dresse un état des lieux des conditions de travail.
Certaines contraintes sont tellement répandues que plus de la moitié des salariés déclarent y être confrontés. C’est le cas, pour ce qui est des contraintes physiques ou horaires, du fait de rester debout longtemps, d’être blessé voire accidenté ou de travailler le samedi - y compris occasionnellement. Idem du côté des contraintes organisationnelles et d’intensification du travail comme devoir fréquemment interrompre une tache pour une autre non prévue, avoir des délais à respecter en une journée obligeant à une réponse immédiate et devoir toujours ou souvent se dépêcher pour faire son travail. Le contact direct avec le public concerne sept salariés sur dix et la majorité des salariés explique devoir calmer des gens dans l’exercice de leur travail. Autant de tendances lourdes qui se dégagent de l’étude et montrent la multiplicité des facteurs de pression subis par les salariés.
D’autres éléments de l’enquête concernent une plus faible proportion de salariés mais sont tout aussi alarmants : plus du tiers de salariés déclarent subir au moins trois contraintes physiques intenses ou au moins trois contraintes de rythme de travail. Ils sont plus d’un tiers à déclarer effectuer des mouvements douloureux ou fatigants dans l’exercice de leur travail.
Des risques en évolution
Alors que certaines pénibilités se stabilisent, d’autres continuent à progresser par rapport à la version de 2005 de cette étude comme l’obligation de porter ou déplacer de lourdes charges ou encore devoir effectuer des mouvements douloureux. Les secteurs de l’agriculture et de la construction comptent la proportion la plus importante de salariés exposés à ces dernières contraintes.
L’intensification du travail, après avoir connu une pause lors de l’enquête 2005, reprend sa progression. En trente ans, la proportion de salariés dont le rythme de travail est déterminé simultanément par au moins trois contraintes est passé de 6 % en 1984 à 35,2 % en 2013. Le rythme de travail contraint par une demande extérieure caractérisait les services marchands en 1984, le rythme de travail contraint par une cadence automatique ou par des normes ou délais caractérisait lui les emplois du secteur industriel. En 2013, ces frontières se sont estompées et près du tiers des salariés subissent ces deux types des contraintes simultanément.
La nouveauté de l‘enquête 2013 réside dans la prise en considération des risques psycho-sociaux. Les relations sociales, les exigences émotionnelles, les éventuelles violences au travail ou encore les conflits de valeur sont dorénavant analysés ainsi que leurs évolutions lors des prochaines études.
Visualisez les contraintes subies en sélectionnant une nuisance dans la liste. Les taux de risques figurant dans les graphiques sont directement issus de l’étude de la Dares. Le nombre de salariés touchés est une projection réalisée par nos soins sur la base du nombre d’actifs salariés en France (données Insee 2011) et selon la répartition utilisée dans l’étude de la Dares.
Vous pouvez faire apparaitre ou disparaitre soit le taux de salariés concernés soit le nombre estimé en cliquant sur l’élément dans la légende.
Outils de visualisation de l’enquête
1. Contraintes et risques physiques des salariés
2. Contraintes horaires
3. Utilisation de l informatique et du téléphone portable
4. Intensité du travail
5. Autonomie et marges de manoeuvres
6. Organisation et pilotage du travail
7. Changements organisationnels
8. Relations sociales au travail
9. Exigences émotionnelles et violences au travail
10. Conflits de valeur