La régression sociale ne se négocie pas
, tel sera le fil conducteur de l’union départementale FO des Côtes-d’Armor pour les trois ans à venir. Il se déclinera sous deux axes : le respect de la vie syndicale
et l’abrogation de la loi Travail
.
Avec 28 interventions à la tribune, ce congrès a été particulièrement revendicatif. Aide-ménagère, enseignant ou personnel de santé, tous les camarades ont relaté leur combat des trois dernières années et plus particulièrement celui de 2016, marqué par la lutte contre la loi Travail. Ils ont appelé à poursuivre le combat dans toutes les branches et toutes les entreprises du département.
Dans son intervention, le secrétaire général Eric Le Courtois, réélu à l’unanimité pour un quatrième mandant, a décodé la situation actuelle et à venir. Il a dénoncé la mise en place d’une série de mesures anti-sociales, imposées par le 49.3 et l’état d’urgence, pour que les ouvriers et salariés ne puissent s’y opposer comme la constitution leur en donne le droit
. Dans son rapport d’activité, il pointe également les coups incessants portés contre la classe ouvrière
. Le gouvernement s’en prend à toutes les conquêtes sociales et organise la division sociale
, dénonce-t-il.
Casse du Code du travail
La résolution générale condamne ainsi la politique de destruction de la sécurité sociale, notamment via les exonérations de cotisations patronales, et défend le salaire différé et l’ensemble de la protection sociale collective. En matière de santé, elle dénonce aussi les agences régionales de santé (ARS), dont l’objectif est d’obtenir la baisse des dépenses par la maîtrise comptable, et l’étranglement financier des établissements. Elle condamne également à l’utilisation abusive de l’auto entreprenariat du type Uber, qui devient une fabrique de sous prolétariat et participe ainsi à la casse du Code du travail
.
Dans le département, le taux de chômage a augmenté de 2,1 % en un an. Dans le secteur privé, des entreprises comme Chaffoteaux ou Primagaz ont subi des fermetures ou des réductions drastiques d’effectifs. Eric Le Courtois estime dans son rapport d’activité qu’en trois ans, la situation économique et sociale s’est dégradée pour une majorité de salariés. Après un licenciement, l’emploi retrouvé est souvent moins bien payé et plus précaire.
Augmentation des timbres de 10%
Le congrès dénonce aussi la politique d’austérité, le démantèlement de la République et l’affaiblissement du service public pour aller vers une société de services marchands. Elle condamne la menace qui pèse à l’échelle nationale sur plus de 500 000 emplois, le plus grand plan de licenciements jamais effectué
.
Le congrès appelle donc à la résistance syndicale. Les salariés de la Cooperl, groupe coopératif agricole de production porcine, en donnent une illustration. En mars 2016, ils se sont mis en grève pour dénoncer la décision unilatérale de l’employeur de détruire tous les accords d’entreprise, de réduire les salaires et d’augmenter le temps de travail. Après douze jours de mobilisation, le patron a abandonné son plan et rouvert les négociations.
Le congrès enregistre avec satisfaction la création de nombreuses nouvelles implantations syndicales dans le département. En trois ans, le nombre de timbres a augmenté de 10 %. C’est le fruit de notre détermination à rendre visible notre action syndicale
, se félicite-t-il dans la résolution générale. Il appelle à poursuivre dans cette voie et à développer les implantations dans le privé comme le public. Il déclare que l’organisation syndicale est le seul moyen de résister à une politique qui remet en cause tous les droits conquis et acquis depuis des décennies
.