Les effets indésirables de la loi du 17 mars sur le prix des parkings

Consommation par Evelyne Salamero

La loi consommation du 17 mars 2014 « redonne du pouvoir aux consommateurs », peut-on lire sur le site du ministère de l’Économie. Rien n’est moins sûr en ce qui concerne les prix des parkings, qui ont fortement augmenté dans de nombreuses villes depuis l’application de cette loi, selon des chiffres révélés fin février par le magazine Auto Plus.

La loi consommation a imposé que, d’ici au 1er juillet 2015, « tout exploitant de parc de stationnement affecté à un usage public applique au consommateur, pour les stationnements d’une durée inférieure à douze heures et payés à la durée, une tarification par tranche de quinze minutes au plus ». L’intention de départ était, selon son initiateur Benoît Hamon, alors ministre délégué chargé de la Consommation, d’empêcher les exploitants de parkings d’imposer aux automobilistes le paiement d’une heure entière pour un stationnement de quelques minutes.

Jusqu’à 55 % de hausse

La loi n’imposant aucune contrainte aux exploitants de parcs de stationnement dans la conversion de leurs tarifs, ceux-ci, au lieu de diviser le tarif horaire par quatre, en ont au contraire profité pour augmenter le prix du quart d’heure. Et pas qu’un peu à en croire une série d’exemples révélés par l’enquête d’Auto Plus, qui a constaté des hausses pouvant aller jusqu’à plus de 55 %.

Éclairage : Des tarifs au bon vouloir du privé
Les municipalités confient la gestion du stationnement à des entreprises privées dans le cadre de délégations de service public. Mais si le conseil municipal est souverain pour fixer les tarifs du stationnement sur voirie, l’entreprise délégataire est en revanche libre de fixer les tarifs des parcs souterrains.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas dans la capitale que les prix ont le plus flambé. À Lille, il faut désormais s’acquitter de 2,80 euros, au lieu de 1,80 euro avant la loi, pour garer sa voiture une heure sur le parking des Tanneurs (groupe Vinci Park), soit une hausse de 55,55 %. À Poitiers, la hausse est de 33 % pour le parking Blossac. À Versailles, il faut débourser 8 euros, au lieu de 5,50 euros avant la loi, pour stationner deux heures sur le parking P2, soit 31 % de plus. À Orléans l’heure de stationnement est passée de 1,30 euro à 1,60 euro, soit une augmentation de 23 %. Des hausses qui viennent s’ajouter à celles du tarif des horodateurs dans un grand nombre de municipalités. -

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante