Les ex-salariés d’Amcor poursuivent le combat en justice

Emploi et salaires par Clarisse Josselin

L’usine Amcor d’Argentan (Orne), spécialisée dans l’emballage alimentaire, a fermé ses portes à l’été 2017. Depuis, 67 des 86 salariés se battent en justice pour faire annuler la procédure de licenciement économique.

L’usine Amcor d’Argentan (Orne), qui fabriquait des films de protection pour le fromage et le jambon, a fermé ses portes en juin 2017. Avant l’arrêt de la production, les salariés s’étaient mis en grève durant plusieurs semaines, à l’appel d’une intersyndicale FO-CGT, pour exiger de meilleures conditions de licenciement. Désormais, 67 des 86 ex-salariés, qui contestent le bien-fondé de leur licenciement économique, poursuivent le combat devant les tribunaux.

Amcor, géant australien de l’emballage flexible, emploie plus de 35 000 personnes dans 43 pays. La maison-mère reprochait à l’usine normande d’avoir perdu 9 millions d’euros en cinq ans.

Délocalisation vers des sites à bas coûts

L’affaire était examinée le 13 février 2018 par la cour administrative d’appel de Nantes, qui doit rendre son arrêt mi-mars. Selon l’avocate des plaignants, Me Elise Brand, citée par Ouest-France, la fermeture de l’usine d’Argentan n’a pas pour origine les difficultés économiques de l’entreprise, qui ne concerneraient qu’une petite partie de son activité, à savoir uniquement l’emballage pour les fromages à pâtes dures et uniquement en Europe, mais bien une délocalisation d’Amcor vers des sites à bas coûts comme l’Espagne et le Portugal.

En octobre 2017, le tribunal administratif de Caen avait confirmé la légalité des licenciements et les salariés avaient fait appel. Ces derniers ont également saisi le tribunal des prud’hommes pour dénoncer l’absence de cause réelle et sérieuse à leur licenciement.

Inter : 124 salariés licenciés dans la Somme

Nos machines nous permettaient de tout emballer, explique Jérôme Chapé, délégué FO de l’usine. C’est Amcor qui, en 2007, nous a spécialisés sur le fromage et le jambon, et nous ont pas donné autre chose à faire. Il rappelait aussi au printemps 2017 que le groupe gagnait de l’argent : il a réalisé près de 700 millions d’euros de bénéfices en 2016.

Désormais, l’usine Amcor de Moreuil, dans la Somme, qui emploie 124 salariés, affronte une situation similaire. La production s’est arrêtée le 9 février 2018. Une partie des machines ont été envoyées dans une usine au Portugal. La direction justifie cette fermeture par la perte de 3 millions d’euros en trois ans, selon franceinfo :. Les salariés s’étaient mis en grève en janvier 2018 à l’appel d’une intersyndicale FO-CFTC. Et 89 salariés licenciés, qui contestent le motif économique de leur licenciement, ont saisi les prud’hommes.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante