Les facteurs du ralentissement économique

International par Mathieu Lapprand

L’OIT identifie principalement quatre causes à la modération attendue de la croissance mondiale ces deux prochaines années. Elle note également que le déficit de production (retard entre le PIB actuel et le potentiel de production de l’économie) est de 2%. Cette faiblesse pourrait s’accroître en raison de la conjonction de ces différentes causes.

Le travail décent, pour l’OIT, est la clé d’une reprise économique. Gregorio B. Dantes Jr. / Pacific Press/ZUMA/REA

Le déclin des investissements à long terme est la première de ces causes. La baisse des investissements d’infrastructure est patente, notamment à cause des « flambées du crédit » selon l’organisme. L’OIT estime que dans les pays développés, la baisse de ces investissements est liée à l’apparition de nouvelles entreprises qui ne nécessitent plus de lourds investissements financiers car « fortes de contenu en connaissances ».

La redistribution inégale des fruits de la croissance est ensuite l’une des raisons identifiées par l’OIT, qui pointe la reprise à la hausse des revenus des « 1 % les plus fortunés […] à un rythme beaucoup plus rapide que pour le reste de la population ». Le rapport rappelle que ce 1 % possède en 2016 autant que 50 % de la population mondiale… alors qu’il possédait autant que 44 % de la population en 2009. L’aggravation de ces inégalités, notamment dans les pays développés, affecte la consommation et engendre un déficit de demande pesant sur l’investissement et in fine sur la croissance, estime l’OIT.

Le ralentissement de la croissance de la population en âge de travailler est la troisième cause qui pèse sur le développement économique. Le vieillissement rapide dans les économies développées est corrélé à une baisse de la croissance des populations en âge de travailler dans les pays émergents et en développement.

Enfin, la croissance de la productivité globale des facteurs de production (PGF) pâtit d’une baisse des investissements en capitaux et de gains de productivité, potentiellement générés par les innovations technologiques, qui se font attendre. 

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante