Les intentions d’embauche au plus haut en 2022 selon Pôle emploi

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Lydie LECARPENTIER/REA

Sans surprise, les difficultés (anticipées) de recrutement se concentrent dans les métiers saisonniers ou marqués par de bas salaires et la pénibilité des conditions de travail.

Les intentions d’embauche pour 2022 atteignent « un niveau record », selon l’enquête annuelle Pôle emploi sur les « besoins en main-d’œuvre ». Elle fait état de 3,046 millions de projets, soit 323 000 de plus qu’en 2021 (+ 11,9 %). Un niveau jamais atteint depuis la création de l’étude il y a vingt ans, indique l’organisme. Sauf qu’après une crise inédite qui a détruit 283 900 emplois salariés dans le privé en 2020 et gelé les recrutements, ce chiffre traduit la poursuite du rattrapage entamé en 2021 et la prolongation de la reprise économique. De surcroît, ce sommet d’intentions ne prend pas en compte les conséquences de la guerre en Ukraine, les employeurs ayant été sondés fin 2021. Et certaines intentions resteront… des intentions. Deuxième record, souligné par Pôle emploi, 54,3 % des recrutements sont prévus en CDI (+ 11,5 points). Si l’on ajoute les CDD de plus de six mois, au total, 70,8 % seraient « en contrat durable », selon les normes langagières en vigueur. Les CDD dits longs (plus de six mois) et les contrats courts représentent à eux deux près de 46 % des recrutements, soit près d’un recrutement sur deux.

57,9 % des projets d’embauche jugés difficiles

Si les projets d’embauche sont annoncés au plus haut en 2022, la part liée à de nouvelles activités reste stable, à 20,7 % du total. Les quatre cinquièmes des projets visent à répondre à un surcroît ponctuel d’activité, ou sont motivés par le besoin de remplacer des salariés.

La hausse est portée par l’industrie qui projette 23,8 % de recrutements supplémentaires en 2022, ceux-ci étant soutenus par la sortie de crise de la métallurgie (+ 42 % de projets) et de l’équipement électrique, électronique, informatique (+ 37,8 %). Suivent l’hébergement-restauration (+ 23,4 %) et la construction (+ 21,8 %). Les métiers comptant le plus d’intentions de recrutement sont les saisonniers de l’agriculture et de l’hôtellerie-restauration, les métiers du soin et d’accompagnement (aides-soignants, aides à domicile, infirmiers), les agents d’entretien, les métiers de la logistique (conducteurs routiers, manutentionnaires). Lesquels sont marqués par les bas salaires, connus pour la pénibilité des conditions de travail. Sans surprise, ces métiers concentrent les difficultés (anticipées) pour recruter. Globalement, ces difficultés de recrutement sont en  hausse sensible, note Pôle emploi. Elles concernent 57,9 % des projets en 2022, contre 44,9 % en 2021. Un autre record, logique en phase de reprise.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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