Les libertés syndicales et démocratiques face à l’état d’urgence

15 janvier 2016 par Jean-Claude Mailly

L’installation de l’état d’urgence n’est pas sans poser de problèmes, loin s’en faut.

Autant on peut comprendre qu’après les attentats des dispositions d’urgence soient prises, autant on doit s’interroger sur la durée de cette situation.

Qu’on le veuille ou non, les problèmes ne sont pas anodins : durcissement des conditions pour des rassemblements et manifestations, court-circuitage des procédures judiciaires, atteintes potentielles aux libertés individuelles et collectives. Si on ajoute les dispositions en matière de loi sur le renseignement ou les annonces à venir en matière pénale, c’est inéluctablement un arsenal qui se met en place.

Si, comme certains l’expliquent, le risque terroriste peut durer longtemps, il n’est pas envisageable de rendre l’état d’urgence permanent, ce qui reviendrait à limiter ou restreindre les libertés démocratiques.

C’est aussi dans ce contexte que j’ai signé l’appel de la CGT par rapport à la condamnation des militants de Goodyear pour « rétention » de cadres. Même si nous l’aurions écrit différemment, c’est une question de principe et un événement qui ne doit pas faire jurisprudence.

Jean-Claude Mailly,
Secrétaire général

Jean-Claude Mailly Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière