Les médecins hospitaliers tirent la sonnette d’alarme

Emploi et Salaires par Françoise Lambert

Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0

Les praticiens hospitaliers étaient en grève le 26 septembre pour dénoncer des conditions d’exercice devenues intenables.

Conditions de travail dégradées, horaires à rallonge sans rémunération correspondante, pénurie de médecins : Les praticiens hospitaliers, en grève ce lundi 26 septembre à l’appel de plusieurs intersyndicales et du Syndicat national des médecins hospitaliers FO (SNMH-FO), tirent la sonnette d’alarme.

Un mouvement très suivi

Le mouvement a été très suivi, avec une participation d’environ 40% des praticiens, selon les syndicats. La forte mobilisation témoigne de l’exaspération de toute une profession, quelle que soit la spécialité des médecins, anesthésistes-réanimateurs, gynécologues, urgentistes, psychiatres ou encore gériatres. La continuité des soins a été assurée, mais des opérations non-urgentes ont pu été reportées.

Pénurie de vocations

Dans certaines spécialités, comme chez les anesthésistes-réanimateurs, pas moins de 30% des postes sont actuellement vacants. En cause, des conditions de travail si difficiles qu’elles débouchent sur une pénurie des vocations médicales, mais aussi sur des départs de praticiens à bout de souffle.

« Certains médecins travaillent jusqu’à 80 heures par semaine »

« Certains médecins travaillent jusqu’à 80 heures par semaine, bien au-delà des 48 heures hebdomadaires réglementaires, c’est devenu intenable », indique Olivier Varnet, secrétaire du Syndicat national des médecins hospitaliers FO (SNMH-FO).

Les praticiens hospitaliers souhaitent retrouver une meilleure maîtrise de leur temps de travail. Alors que le déficit en personnel médical les contraint à effectuer de nombreuses tâches administratives, ils estiment qu’il est indispensable qu’ils puissent consacrer plus de temps à leurs patients.

« La souffrance touche l’ensemble des personnels hospitaliers »

« L’hôpital ne pourra pas fonctionner et accueillir correctement les patients si les conditions d’exercice ne s’améliorent pas », alerte Olivier Varnet. Pour le SNMH-FO, il convient d’alléger la charge de travail des praticiens. Pour cela, les actes médicaux et le temps de travail doivent être reconnus et rémunérés à leur juste valeur, en rapport avec le travail effectué.

« Il n’y a pas que les médecins, la souffrance touche l’ensemble des personnels hospitaliers, quel que soit leur métier, souligne le représentant des médecins hospitaliers FO, tous subissent les effets de l’austérité à l’hôpital, et la mise en place des Groupements hospitaliers de territoire vont encore aggraver la situation. »

Le regroupement d’activités au programme avec les GHT

Les Groupements hospitaliers de territoire, ou GHT, issus de la loi Santé du 26 janvier 2016, sont les piliers de la nouvelle organisation hospitalière controversée qui est en train de se mettre en place. Il s’agit de mutualiser, c’est-à-dire de regrouper des activités entre établissements. Les quelques 1 000 établissements hospitaliers doivent ainsi être regroupés en 120 entités GHT. La nouvelle organisation générera des suppressions de postes et de lits par milliers.

Les médecins hospitaliers FO revendiquent l’arrêt de cette politique d’austérité à l’hôpital. Ce qui passe par le maintien des services, l’arrêt de la réduction des effectifs et la revalorisation des salaires et des gardes.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

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