Les murs n’ont pas que des oreilles : le hip-hop fait des histoires

Scred connexion par Michel Pourcelot

Hip-hop, rap, graff ont fait l’histoire à coup d’histoires, arrachées au réel. Aujourd’hui, cette histoire est irrémédiablement écrite et pas que sur les murs. Plusieurs expositions la racontent, dont l’une, à la Goutte d’Or, retrace l’histoire de la Scred connexion.

Depuis les block parties du Bronx et la Zulu Nation des années soixante-dix, bien des raps sont passés sous les ponts. Certains ont coulé ou se sont échoués, d’autres ont émergé.

Reste un mouvement essentiellement contestataire et toujours bien ancré qui a quelque quarante ans au compteur. Il fait ces derniers temps l’objet de nombreuses expositions essayant de réunir tous les moyens d’expressions qu’il a utilisés. Et ils sont nombreux, même s’ils sont principalement axés sur la musique et le graphisme.

L’an dernier, « Hip-hop, du Bronx aux rues arabes » était présenté à Paris, à l’IMA, l’Institut du monde arabe. Qui annonçait : « c’est la première fois qu’une exposition parle du hip-hop comme d’une culture globale. »

Renversant la vapeur, du bas vers le haut, « Scred history » déroule, en ce début 2016, à la Goutte d’Or, sur l’autre rive.

Un espace d’accueil et de partage

Après « Paris History of Graffiti », soit l’histoire du graffiti parisien de 1982 à 2016, au centre Fleury Goutte d’or Barbara, le groupe Scred Connexion a, jusqu’au 15 février, regroupé 18 ans de son existence, photos, toiles et archives, sur les murs de l’Echomusée.

Ce lieu, assez unique au cœur du quartier, affiche depuis des lustres une volonté d’« offrir un espace d’accueil et de partage avec une diversité de publics selon les principes de l’action culturelle, et de l’éducation populaire », tout en évitant la « logique disciplinaire (pratiques artistiques, scientifiques) ou sectorielle (champ social, socioculturel, culturel) ».

Bref, un endroit adéquat pour la Scred : ce « collectif » de quatre 4 rappeurs, composé d’Ahmed Koma, Morad, Mokless et Haroun, qui « se distingue par la qualité de ses textes et des valeurs ». Connue « pour son engagement et son éthique, que ce soit par un regard posé sur la société comme dans le titre Justice pour tous ou une critique du rap tel que le morceau Remballe, la Scred Connexion pousse à la réflexion et cherche à fédérer.

Ne suivant pas les modes, le collectif a su créer sa propre identité », résumée dans son célèbre slogan : « Jamais dans la tendance toujours dans la bonne direction ».


Scred history, jusqu’au 15 février 2016, à l’Echomusée Goutte d’Or, 21 rue Cavé 75018 Paris.
Entrée gratuite.
http://scredconnexion.com

Également : le Festival Hip Hop Art’mature, qui, du 9 au 13 février 2016, fête ses 10 ans, avec danseurs, beatmakers, beatboxers, DJs, graffeurs et autres MCs, à l’espace Icare, 31 boulevard Gambetta, à Issy-les-Moulineaux 92130.
Le parrain de l’évènement en est le rappeur Kohndo, lié de longue date à la Scred connexion.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante