La situation est si inquiétante que les musiciens d’orchestre rompent avec leur discrétion coutumière. La Fédération internationale des musiciens [1] a lancé une pétition, signée par FO, et se mobilise contre les « politiques d’abandon, d’asphyxie budgétaire ou de destruction pure et simple des orchestres, chœurs et maisons d’opéra ». En France, via une conférence de presse organisée le 17 novembre à laquelle s’est associé le Syndicat national des musiciens FO, des syndicats de musiciens et des associations d’employeurs ont fustigé les baisses drastiques de subventions publiques menaçant la quarantaine d’orchestres permanents, financés en grande partie par les villes et les régions. Des orchestres qui emploient au total 4 000 salariés et de nombreux intermittents.
« La culture n’a pas à devenir une variable d’ajustement budgétaire », s’indigne pour FO Jérôme Arger-Lefèvre, violoniste au sein de l’Orchestre national d’Île-de-France, tout juste sorti des difficultés après une baisse de 30 % de sa subvention d’État pendant deux ans.
Montpellier, Dijon, Athènes, Rome…
De leur côté, les orchestres de Montpellier et de Dijon-Bourgogne sont en difficulté. À l’étranger, les orchestres sont tout aussi menacés. L’Opéra de Rome a failli licencier ses 182 musiciens. L’Orchestre de la Radio d’Athènes a disparu. En Espagne, 23 orchestres combattent les coupes budgétaires. Au Danemark, une pétition (23 000 signatures) conteste la disparition annoncée de l’Orchestre national de chambre, fort de soixante-quinze ans d’existence.