25,8 millions en moyenne sur la période 2012-2014. C’est le nombre de personnes actuellement en emploi en France. Parmi elles, 22,9 millions de salariés contre 18,6 entre 1982 et 1984. Mais le développement du salariat s’accompagne de celui des contrats en CDD et de l’intérim. Quant au temps partiel, lui aussi a explosé notamment dans le secteur tertiaire. Passant de 2,2 millions en 1982-1984 à 4,8 millions de personnes. Notons que 79% des personnes à temps partiel sont des femmes.
Disparition des ouvriers non qualifiés
L’industrie a perdu 826 000 emplois depuis le début des années 1980, en passant de 4,01 millions de postes à 3,184 millions. Les ouvriers non qualifiés n’y sont plus que 21 000 contre 277 000 il y a trente ans. Au total, ce sont 853 000 emplois d’ouvriers non qualifiés et 306 000 emplois d’ouvriers qualifiés qui manquent à l’appel.
Ce secteur a toutefois récupéré 222 000 techniciens et agents de maitrise de maintenance et 171 000 ingénieurs et cadres. Des changements, qui, pour le bureau d’étude du ministère du Travail, sont révélateurs des effets sur l’emploi des évolutions de la spécialisation internationale de la France et de l’organisation de la production industrielle depuis trente ans. Une transformation appuyée par les délocalisations, la mécanisation, la complexification des méthodes de production et le développement des démarches qualité. L’industrie représentait 18 % de l’emploi entre 1982 et 1984. Elle n’en représente plus que 12 % pour la période 2012-2014.
Disparition des agriculteurs
L’industrie n’est cependant pas le secteur qui a perdu le plus d’emploi ces trente dernières années. Les effectifs de l’agriculture continuent à fondre comme neige au soleil en perdant la moitié de ses travailleurs en 30 ans. Ils étaient plus de de deux millions au début des années 1980 à exercer un métier agricole, d’élevage ou de pêche. Ils sont désormais 958 000. La période entre 1980 et 1990 a été particulièrement destructrice avec 688 000 emplois qui se sont volatilisés. Ce domaine professionnel est passé de 9 % de l’emploi début des années 1980 à 4 % aujourd’hui.
Explosion du temps partiel et des CDD
Quant aux conditions d’emploi, le salariat, le temps partiel et les formes particulières d’emploi (contrats à durée déterminée, intérim) se sont développés. Selon la Darés, le nombre de non-salariés a nettement diminué (3,8 millions, il y a trente ans contre 2,9 millions aujourd’hui). Mais cette diminution est à prendre avec des pincettes car elle peut masquer le développement rapide de nouvelles formes d’emploi reposant sur l’utilisation de plateformes numériques par des travailleurs non-salariés.
Explosion des métiers de service aux particuliers
Grand gagnant de cette restructuration : le secteur tertiaire qui totalise 77 % de l’emploi total (65% au début des années 1980), notamment dans le domaine de la santé et de l’action sociale, culturelle et sportive, sans oublier les métiers de service à la personne. Les métiers de services aux particuliers ont augmenté de 1,03 millions pour totaliser 3,084 millions de personnes soit 12% de l’emploi total. L’envers du décor : 80 % des employés de maison et 72 % des aides à domicile travaillent à temps partiel.
Autres tendances : le vieillissement des actifs ainsi qu’une montée en qualification avec des personnes plus diplômées que dans les années 1980 ainsi que la féminisation de l’emploi. Les femmes occupent désormais 48 % des emplois contre 41 % il y a 30 ans.
Les grands perdants : les jeunes de moins de trente ans, passant d’un tiers à un cinquième des effectifs en 30 ans. 33 % des jeunes commencent leur carrière professionnelle dans des emplois d’ouvriers non qualifiés et 22% de cette classe d’âge a signé un CDD.