Les pères peuvent mieux faire

Parentalité par Nadia Djabali

Une étude du ministère du Travail s’est penchée sur la place des pères dans l’articulation des vies personnelle et professionnelle dans les couples où les deux parents travaillent.

Si vous avez un collègue qui a pris son congé parental d’éducation et qui travaille à 80 % pour passer son mercredi avec son enfant, félicitez-le car il est rare. Car en matière d’égalité hommes-femmes, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Notamment en ce qui concerne le temps passé avec les enfants. Qui garde les enfants et combien de temps ? Le ministère du Travail s’est penché sur la question et a scruté les couples dont les deux parents travaillent, dont le temps de travail hebdomadaire est stable et qui vivent avec un enfant de moins de six ans. Les pères accordent moins de temps aux tâches parentales, mais ils apparaissent davantage impliqués lorsque leurs horaires sont désynchronisés de ceux des mères, analyse sans surprise Karine Briard, analyste de la Dares.

Lorsqu’un enfant a moins de trois ans, 70 % du temps disponible des parents est consacré à sa garde. Avec une pointe à 80 % pour les mères qui travaillent en horaire décalé. Les mères consacrent les trois quarts de leur temps disponible à leur enfant. Un taux qui tombe à 60 % pour les pères.

Les horaires de travail sont essentiels

Les trois pères sur dix qui assurent la majorité du temps de garde travaillent à temps partiel ou ont des horaires décalés ou alternants ou exercent leur activité à la maison. Ils consacrent alors en moyenne 2h40 par jour aux enfants, une durée inférieure d’une heure dix au temps accordé par les mères lorsqu’elles assurent majoritairement la garde.

Point important souligné par l’étude, la répartition entre parents dépend de leurs horaires de travail. Et ces horaires sont liés au niveau d’étude. Les femmes cadres disposent plus facilement d’horaires ordinaires et à temps complet. Les femmes à temps partiel qui réduisent leur activité le mercredi sont plus souvent diplômées de 2e ou 3e cycle de l’enseignement supérieur. Dans deux tiers des couples où la femme travaille en matinée, celle-ci est titulaire d’au plus le baccalauréat et elle est moins diplômée que les autres femmes.

Temps partiel et horaires désynchronisés

Reste que certaines conclusions de l’étude peuvent être appréciées de diverses manières. Par exemple celle qui indique qu’une faible durée d’activité et des horaires désynchronisés, qu’ils soient choisis ou subis, permettent aux parents de disposer de davantage de temps auprès des enfants.

Les horaires ordinaires restant bien sûr plus propices aux crèches et haltes-garderies ou à une assistante maternelle, alors que des horaires décalés le sont moins.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante