Les policiers d’Ile-de-France refusent la perte de l’acquis social ASA

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront, FSMI FO

Aéroport de Roissy le 19 février 2016.

Un rassemblement de policiers de la région parisienne a eu lieu sur les aéroports de Roissy et d’Orly sud ce vendredi 19 février entre midi et 14 heures.

Par ce mouvement de protestation à l’initiative du syndicat Unité-SGP-Police-FO, les fonctionnaires contestent la remise en cause de l’ASA, « l’avantage spécifique d’ancienneté » institué par la loi du 26 juillet 1991.

Pour la défense de l’Avantage spécifique d’ancienneté (ASA)

L’avantage social ASA consiste à accélérer les possibilités de mutation par une progression de carrière plus rapide des policiers affectés dans un quartier urbain où se posent des problèmes sociaux et de sécurité particulièrement difficiles.

Or, en réservant la mesure aux policiers d’Ile de France excluant ainsi ceux affectés à des secteurs difficiles en province, l’Administration a fait l’objet de nombreux recours devant le Conseil d’État menés par des syndicats dont FO.

Cela a amené l’Administration à décider de modifier les règles d’application de l’ASA sur le territoire. Des modifications qui ne satisfont pas les policiers, d’Ile-de-France notamment.

Aéroport d’Orly le 19 février 2016.

En abaissant à 161 le nombre de circonscriptions de sécurité publique (CSP) donnant droit au bénéfice de cet ASA, un arrêté du 3 décembre dernier entraîne en effet la perte de cet avantage pour des milliers de policiers d’Ile-de-France depuis le 1er janvier.

La moitié des effectifs concernés auparavant sont impactés s’insurge Unité-SGP-Police-FO qui a déposé un recours devant le Conseil d’État.

« Trop c’est trop »

Désormais, de nombreux policiers, tels ceux travaillant dans les BAC départementales (brigades anti criminalité), à la PAF (police de l’Air et des frontières), à la BRF (brigade des réseaux ferrés), au Raid, à la police judiciaire ou encore à la BRI (brigade de recherche et d’investigation) sont exclus du bénéfice de cet ASA.

Alors qu’en 2015 et en ce début 2016, les policiers n’ont reçu aucune compensation aux sollicitations permanentes auxquelles ils ont été soumis, notamment à travers les mesures de sécurité post-attentats, cette fois « trop c’est trop » indiquent les policiers FO.

De son côté, le ministère de l’Intérieur tente de rassurer en évoquant l’arrivée prochaine d’un « nouveau système de compensation ». Pour FO, évoquer cela relève de la confusion des genres. L’ASA n’a rien à voir avec les négociations portant sur le plan pluriannuel qui s’ouvriront en mars prochain.

Ces négociations devraient aborder notamment les questions de revalorisation salariale. Le mois prochain, encore, les syndicats de policiers dont Unité-SGP-Police-FO seront reçus par le Chef de l’État.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

FSMI FO Ministère de l’intérieur