Les prestations sociales, un outil contre la pauvreté et les inégalités

Protection Sociale par Françoise Lambert

Sans les aides vers les ménages les plus modestes, le taux de pauvreté atteindrait en France 22%, et non 14,1%. C’est ce qu’indique la Drees dans son édition 2017 Minima sociaux et prestations sociales, un ouvrage publié fin juillet.

Quel est l’effet des minima sociaux et des prestations sociales sur la redistribution vers les ménages aux revenus modestes ? Le service statistiques des ministères de la Santé, de l’Economie et de l’Emploi, la Drees, s’est penché sur la question, dans son édition 2017 Minima sociaux et prestations sociales, un ouvrage publié fin juillet.

Conclusion : sans ces aides vers les plus modestes, le taux de pauvreté en France atteindrait 22 %, alors qu’il concerne 14,1 % de la population.

Revenu de solidarité active (RSA), allocations logement, allocations familiales, prime pour l’emploi : tous les minima sociaux et prestations destinés à améliorer le niveau de vie des ménages modestes et à réduire les inégalités de niveau de vie entre les plus aisés et les plus pauvres, jouent bien leur rôle.

80% des minima sociaux distribués aux 20% les plus modestes

80% de la masse totale des minima sociaux et 74% de la masse des allocations logement sont distribués aux 20% des personnes les plus modestes en terme de revenu initial, indique la Drees.

Les allocations familiales, dont la distribution se fait vers l’ensemble des familles, restent malgré tout davantage versées aux foyers modestes. Car ceux-ci sont majoritairement composés de familles nombreuses ou de familles monoparentales. 44% des personnes pauvres vivent dans une famille monoparentale ou nombreuse, contre 29% des personnes modestes non pauvres.

Les ménages monétairement pauvres sont ceux dont le niveau de vie est inférieur de 60% au niveau de vie médian (lui-même fixé à 1 508 euros par mois), avec des revenus n’excédant pas 1 008 euros par mois (chiffre de 2 014 utilisé pour l’étude).

Les personnes dites modestes non pauvres sont celles dont les revenus se situent entre 1 008 euros et 1 508 euros.

Elles représentent 40% des revenus des plus modestes

Les prestations sociales non contributives – ne donnant pas lieu à un versement de cotisation pour en bénéficier – représentent en moyenne 40% du revenu disponible des ménages pauvres.

11% de la population française percevait fin 2015 au moins un ou plusieurs des huit minima sociaux existants (hors allocation temporaire d’attente et allocation de demandeur d’asile). Avec les conjoints et les enfants, le nombre de bénéficiaires de ces aides d’État est de 7 millions.

Quant aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté, elles sont au nombre de 8,8 millions en France métropolitaine.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

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