Les questions sociales et environnementales doivent être au cœur des débats sur le climat

Dossier Climat par Nadia Djabali

Article publié dans le Dossier Climat
Les réductions des émissions de gaz à effet de serre doivent notamment concerner le secteur de la production d’énergie. © Laurent GRANDGUILLOT / REA

Une délégation de FO a activement participé aux débats de la conférence de Marrakech. Parmi les thèmes abordés : la transition juste, le respect des engagements gouvernementaux en matière d’investissements publics et enfin, le rôle de l’État dans la recherche, l’innovation et la politique énergétique.

Drôle de climat à Marrakech. Et l’élection de Donald Trump n’a fait qu’ajouter du plomb à une ambiance déjà chargée. Alors que la COP22 devait être la conférence de l’action, nombreux sont ceux qui redoutent un retour en arrière, tant sur le plan environnemental que sur le plan social.

La délégation de FO présente au Maroc n’a eu de cesse de réaffirmer le lien entre développement durable et travail décent. Un thème porté par l’OIT, pour qui la croissance économique ne doit plus entraîner la dégradation de l’environnement et doit générer un plein emploi productif. Un point de vue partagé par FO, qui estime que l’OIT doit être un acteur majeur du règlement de la question environnementale.

Et il y a du boulot pour défendre ces options tant les volets environnementaux et sociaux ont du mal à prendre le pas sur les impératifs économiques et financiers. Il ne faut pas faire payer un peu d’environnement sur le trop peu social, précise Pascal Pavageau. Mais faire cause commune sur le social-environnemental pour faire progresser les droits fondamentaux.

Autre prise de position de FO : qui dit innovation et modernisation technologique, dit rôle prépondérant de l’État dont les politiques doivent agir comme effet de levier à l’innovation privée.

L’énergie, un bien commun

Les gouvernements doivent en outre respecter leurs engagements en matière d’investissements publics. Notamment vers les pays en voie de développement, qui attendent beaucoup des 100 milliards de dollars par an que doivent débloquer les pays développés. Nous avons échangé avec différents syndicats africains (Maroc, Nigeria, Afrique du Sud) sur les conséquences concrètes du réchauffement dans leurs pays et sur l’enjeu que revêt l’accès à l’énergie pour les populations africaines, poursuit le secrétaire confédéral. Des discussions qui ont confirmé le positionnement de FO : l’énergie fait partie d’un bien commun qui doit être assuré et géré par la puissance publique et prioritairement par l’État.

En France, la loi de transition énergétique soulève de nombreuses réticences. Ces dernières sont notamment liées au coût de l’énergie et à la fiscalité énergétique. En cinq ans, la France est passée de 8 millions de personnes en précarité énergétique à 12,5 millions. Une dérive accentuée par cette loi.

Dernier point crucial : le rôle de la négociation collective dans l’adaptation nécessaire des qualifications et des emplois. Pour FO, conclut Pascal Pavageau, il ne s’agit pas de ne plus produire mais de produire autrement. 

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante

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