Élément explosif, la réforme prévoit la fermeture
des principaux régimes spéciaux. Hormis certains petits régimes (marins, Opéra de Paris, Comédie-Française), tous les grands autres (les industries gazières et électriques, la RATP, soit environ 185 000 salariés sous statut), ou encore les clercs de notaires seront concernés par la fameuse clause du grand-père, déjà effective à la SNCF depuis 2020 (selon le « Pacte ferroviaire » de 2018). Et au plus vite : à partir du 1er septembre 2023, les nouvelles recrues seront affiliées au régime général de retraite si la loi passe. Une extinction à terme de ces régimes. Pour l’exécutif, L’existence de ces régimes spéciaux de retraite n’apparaît plus justifiée au regard des principes d’équité et d’universalité au cœur de notre modèle social.
Une provocation pour FO : C’est une atteinte inadmissible au contrat social. Si les électriciens et les gaziers ont eu un statut calqué sur la fonction publique, ce n’est pas pour rien : ils assurent une mission de service public fondamentale
, martèle Alain André, secrétaire général de la fédération FO-Énergie et Mines.
Touchés par le recul de l’âge
Et ce n’est pas tout. Chez EDF, Engie ou la RATP, les personnels actuels devront aussi travailler progressivement jusqu’à 64 ans. La mesure entrera en vigueur à partir de 2025. Exit donc la possibilité de partir plus tôt, entre 56 et 60 ans selon les régimes. Pour FO, cette casse des régimes spéciaux, après la réforme Woerth de 2010 qui a déjà rallongé de deux ans l’âge légal de départ à la retraite, notamment pour les catégories actives du secteur public et pour les régimes spéciaux, est inacceptable. Nous avons des contraintes de service public, des horaires décalés. Conduire des métros, c’est un métier pénible. Déjà, certains conducteurs partent à la retraite vers 57 ans. Les faire travailler plus longtemps ? Pour nous, c’est inadmissible !
, s’emporte Laurent Djebali, secrétaire général de FO-RATP.