Les routiers sont prêts à se mobiliser pour être enfin entendus

InFO militante par Clarisse Josselin

© PIERRE GLEIZES/REA

FO dénonce la forte dégradation des conditions de travail dans les transports routiers alors que sévit la pandémie. Il a fallu un appel à la mobilisation le 1er février pour que l’intersyndicale soit enfin reçue par le ministre délégué aux Transports, le 26 janvier.

Le gouvernement prétend que les salariés de la deuxième ligne sont indispensables à la vie de la Nation durant la pandémie, mais quand il s’agit de salaire, de vaccins ou de prime Covid, là ils ne sont plus indispensables, il y a un vrai ras-le-bol, indique Patrice Clos, secrétaire général de la fédération des transports et logistique FO-UNCP.

Face à la détresse des salariés de la branche des transports routiers, dont les conditions de travail se sont fortement dégradées du fait de la crise sanitaire et économique, une intersyndicale comptant six syndicats dont FO a lancé mi-janvier un appel à la mobilisation pour le 1er février, avec pour objectif de préparer des actions qui seront visibles sur tout le territoire national. Propagation du virus, vaccins, couvre- feu, ouverture des restos routiers… les revendications sont nombreuses. Les organisations reprochent au gouverne- ment de ne pas se préoccuper de la situation des salariés du secteur.

Depuis sa prise de fonction en septembre 2019, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ne les a jamais officiellement rencontrées. Un vrai mépris pour Patrice Clos. Après cet appel à la mobilisation, Jean-Baptiste Djebbari a finalement proposé à l’intersyndicale un rendez-vous le 26 janvier en fin de journée.

Seulement un resto routier sur huit ouvert

La question des vaccins anti-Covid devait être abordée. FO-UNCP exige que les ambulanciers et les routiers à l’international de plus de 50 ans puissent se faire vacciner. La fédération demande aussi la réouverture de tous les restaurants routiers, les seuls autorisés à servir à table durant la pandémie. Actuelle- ment, seuls 500 sont ouverts sur 4000 au total. C’est d’autant plus nécessaire que depuis le 23 janvier les mesures sanitaires ont été renforcées, et on est passés de six à quatre personnes par table, poursuit Patrice Clos. Ces restaurants disposent aussi de sanitaires, permettant de compenser les difficultés qui se multiplient dans les stations d’autoroute. Le personnel prétend, par exemple, qu’il n’y a plus d’eau chaude pour ne pas avoir à désinfecter les douches après chaque passage, déplore le militant.

Le sujet des transports internationaux est également capital. On ne peut pas accepter qu’un confinement ou un couvre-feu soit imposé à des millions d’Européens et qu’on laisse 600000 routiers traverser l’Europe toutes les semaines sans aucun contrôle, prévient Patrice Clos. La propagation d’un nouveau variant de la Covid-19 inquiète, notamment les routiers français chargés du trafic trans-manche. Pour éviter aux chauffeurs de passer les frontières, FO-UNCP propose un échange de remorques entre deux conducteurs au niveau des zones frontières. Pour l’instant, cela nous a été refusé par le gouvernement et les employeurs, regrette-t-il.

Autre revendication de FO-UNCP, la hausse des salaires, alors que le taux horaire est au niveau du Smic dans la branche, et que les salariés n’ont quasi- ment pas perçu de prime Covid. Par ail- leurs, pour sécuriser le financement du congé de fin d’activité jusqu’à fin 2022, FO souhaite un engagement écrit, signé des ministres du Transport, du Travail et de l’Économie.

L’intersyndicale devait confirmer le 28 janvier l’appel à la mobilisation du 1er février, après avoir rencontré le ministre et en fonction d’un éventuel reconfinement.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante