L’entreprise GM&S de La Souterraine, spécialisée dans l’emboutissage (fabrication de pièces) pour l’industrie automobile est sous-traitante de plusieurs groupes, mais ses principaux clients sont PSA et Renault.
Le deuxième employeur privé du département
Cette usine, qui a fait travailler jusqu’à 600 salariés dans les années 90 est encore, avec ses 277 salariés actuels, le deuxième employeur privé du département de la Creuse.
Mais, bien que bénéficiaire du CICE, elle est placée en redressement judiciaire depuis le 2 décembre, pour la troisième fois en dix ans et la deuxième fois en quatre ans.
Le lundi 18 avril était la date limite pour le dépôt des offres des repreneurs éventuels. Seul le groupe GMD s’est manifesté, par une lettre d’intention qui évoque la possibilité de reprendre 90 salariés seulement.
L’inquiétude est à son comble
Il ne s’agit pas d’un dépôt d’offre ferme. Je trouve honteux de la part de Renault et de PSA de ne pas s’engager à nous fournir la charge de travail que nous leur demandons depuis des mois, alors qu’ils ont largement les moyens de le faire. Il faudrait 40 millions de commandes pour préserver la totalité des emplois sur le site de La Souterraine. Ils ne nous en garantissent même pas la moitié à eux deux : 4,5 millions pour Renault et 8 à 10 millions pour PSA
, explique David Gunther, délégué syndical FO chez GM&S et membre du bureau de l’Union Départementale FO.
La prochaine échéance est le 5 mai, jour de l’audience intermédiaire au Tribunal de commerce de Poitiers. La décision finale de poursuite de l’activité ou de liquidation devra être prise au plus tard à la fin de la période d’observation fixée au 23 mai. .
Un désengagement inacceptable des donneurs d’ordre et de l’État
Cela laisse le temps au repreneur éventuel, GM&D, de préparer son offre, mais il faut davantage de charge de travail. C’est pour ça que nous, nous nous mobilisons aujourd’hui pour en obtenir de PSA et Renault. Leur désengagement n’est pas acceptable
, résume David Gunther.
Si le président de PSA, Carlos Tavares, a récemment reçu les organisations syndicales, il n’a pas pris davantage d’engagements sur la charge de travail à venir. Il a préféré nous expliquer comment il a redressé PSA. Mais, dans notre département, les suppressions d’emplois, on ne peut pas se les permettre : si on ne sauve pas cette usine, on tue le bassin d’emploi
, souligne le délégué FO.
Et l’État ? FO souhaite depuis le début qu’il intervienne pour aider à trouver un repreneur autour d’un projet industriel solide. On a quand même rencontré le Premier ministre puis le Président de la République qui nous ont dit qu’ils s’occupaient de nous. Mais concrètement, ils n’ont rien fait
, constate David Gunther. Il conclut : je ne fais pas de politique, mais c’est bien qu’à quatre jours des présidentielles, des gens manifestent pour dire qu’il y a un problème, parce que des entreprises dans la même situation que la nôtre, il y en a plein !
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