Les salariés de Faurecia fortement mobilisés pour les salaires

Les articles de L’InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

Faurecia

Faurecia

Faurecia

Faurecia

Faurecia

Faurecia

Faurecia

Faurecia

Faurecia

Faurecia

La quasi-totalité des salariés des usines Faurecia de Saint-Michel-sur-Meurthe (88) et de Bains-sur-Oust (35) sont en grève depuis le 23 janvier à l’appel de FO. Ils revendiquent une augmentation générale des salaires digne de ce nom dans le cadre des NAO. Face au refus de l’équipementier automobile, le conflit pourrait durer.

Malgré le froid mordant, les salariés du site Faurecia de Saint-Michel-sur-Meurthe, dans les Vosges, tiennent le piquet de grève jour et nuit depuis le 23 janvier au matin. Parmi les 300 salariés du site qui travaillent en 3x8, près de 90% sont en grève à l’appel du syndicat FO, avec le soutien de l’union départementale FO et de la fédération de la Chimie FO. Ils exigent une augmentation générale des salaires, en lien avec l’inflation galopante. La mobilisation a été lancée juste après la clôture des négociations annuelles obligatoires (NAO) par la direction, restée sur des propositions inacceptables pour les salariés.

Une grève sur les mêmes revendications a été lancée en parallèle par le syndicat FO de l’usine Faurecia de Bains-sur-Oust, en Ille-et-Vilaine, où travaillent 350 salariés. Sur les deux sites, nous sommes mobilisés sur le même pied de guerre, explique Lionel Naël, secrétaire FO du CSE de Bains-sur-Oust. Environ 95% de notre activité est à l’arrêt.

Dans les Vosges, le bras de fer a commencé en juillet 2022 lorsque le syndicat FO, ultra majoritaire, a demandé une revalorisation des salaires en lien avec l’inflation, dans le cadre d’une clause de revoyure. L’an dernier, les salariés ont bénéficié d’une unique augmentation générale de 2,5% en avril, pour une inflation annuelle évaluée à 5,2%. FO avait déjà appelé en octobre à une première journée de grève sur les salaires qui avait été massivement suivie.

La revendication : Au moins 100 euros nets par mois pour tous

La direction n’a alors rien donné mais elle avait promis de « négocier sur tout » dans le cadre des NAO qui seraient avancées à tout début 2023, explique Franck Pattin, secrétaire général de l’union départementale FO des Vosges, et ancien délégué central FO chez Faurecia Intérieur Industrie.

Les NAO salariales se sont effectivement tenues du 11 au 23 janvier, avec trois réunions. Le syndicat FO revendiquait initialement une augmentation générale de 12%, comprenant à la fois un rattrapage sur 2022 et une revalorisation salariale pour 2023. Au fil de la négociation, les salariés ont accepté de revoir leurs prétentions à la baisse, avec une hausse de 5% en janvier, et une autre de 2% en juillet. Ils sont désormais prêts à reprendre le travail avec une augmentation générale de 6%, rétroactive au 1er janvier 2023, avec un montant minimum talon de 100 euros nets pour tous.

Il été décidé en AG qu’ils n’iraient pas plus bas, prévient Franck Pattin. La direction a refusé et clôturé les NAO le 23 janvier. Ses dernières propositions portent, selon le syndicat FO, sur une augmentation générale de 5% versée en deux fois, en janvier et en juillet 2023, assortie d’augmentations individuelles – ce dont les salariés ne veulent pas - et d’une hausse de la prime de transport.

Premières ruptures de stocks chez les constructeurs automobiles

Depuis le 23 janvier, il n’y a pas eu d’avancées, poursuit le secrétaire général de l’UD FO des Vosges. Le levier des grévistes, c’est quand les constructeurs automobiles seront obligés d’arrêter leur production à cause de ruptures de stocks de pièces, les pénalités que devra alors verser Faurecia seront très élevées.. Le site de Saint-Michel sur Meurthe fournit notamment des tableaux de bord et des habillages de portières à l’usine Stellantis de Mulhouse.

Dans le grand Ouest en revanche, les constructeurs semblent déjà être arrivés à bout de leurs stocks. Nous avons appris que Renault Sandouville est déjà à l’arrêt à cause de notre grève et Stellantis Rennes s’arrêterait cet après-midi, ça va peut-être faire bouger les choses, expliquait Lionel Naël au quatrième jour de grève, le 26 janvier. Jusqu’alors, la direction locale a joué une politique d’usure selon le militant, et renvoyé les négociations à l’échelle nationale. Pour permettre aux grévistes de tenir financièrement, l’union départementale des Vosges va lancer une caisse de grève et une cagnotte. Selon Ouest France, une caisse de grève a également été ouverte à Bains-sur-Oust.

 

Epilogue : la direction a cédé
A minuit, vendredi 27 janvier, un accord a été signé qui scelle les 6% d’augmentation pour tous au 1er Janvier 2023 (hors revalorisation du Smic).

 Voir en ligne  : Pour soutenir la grève, l’UD FO des Vosges a ouvert une cagnotte et fait appel à la solidarité de chacun

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération