Groupe FLO, acteur majeur de la restauration française, vit sous perfusion financière. L’entreprise compte 4 600 salariés et plus de 300 restaurants, avec des enseignes très disparates. Il possède des brasseries parisiennes de renom comme La Coupole, Julien ou le Boeuf sur le toit. Il détient aussi des chaînes : Hippopotamus, Bistro Romain, Tablapizza ou les Tavernes de Maître Kanter.
En un an, le groupe, qui appartient à des fonds d’investissement, a perdu 9,5 % de son chiffre d’affaires, et son déficit atteint 13,9 millions d’euros. La dette est de 93 millions d’euros, en augmentation de 14 %. Placé sous mandat had oc fin novembre, il a restructuré sa dette auprès de ses créanciers et bénéficié d’un crédit de 6,2 millions d’euros par son principal actionnaire, la Financière FLO. Mais ces deux mesures cesseront fin avril et le remboursement pourrait se faire par la cession de certains actifs
, selon la direction.
Un cabinet d’expertise désigné par le comité de groupe
Pour connaître la situation économique de l’entreprise et notamment ce projet de cession, les élus du comité de groupe, dont FO, ont saisi le tribunal de grande instance de Nanterre en référé. L’audience aura lieu de 8 mars. Ils dénoncent le mutisme de la direction, malgré la désignation par le comité de groupe d’un cabinet d’expert comptable pour les assister dans l’examen de la situation économique et sociale et d’un cabinet d’avocats pour analyser la régularité de la procédure.
Les syndicats, déterminés à sauvegarder les intérêts des salariés, craignent pour l’avenir. La banque Rothschild a été mandatée pour trouver un ou plusieurs investisseurs. Mais les enseignes sont disparates, et toutes en grande difficulté financière.
FO dénonce la recherche d’une rentabilité à outrance
La direction a affirmé dans un communiqué daté du 17 février avoir reçu des propositions non engageantes
d’entrée à son capital ou d’acquisition de certains actifs. Mais elles sont soumises à un accord sur la restructuration de la dette. Aucune assurance ne peut être donnée à ce stade sur l’aboutissement de l’une ou l’autre de ces propositions, le calendrier ou la structuration de l’opération
, concède la direction. Reprise totale, vente des certaines enseignes ou cession du pôle brasseries, tout reste possible.
Que se passera-t-il ensuite ?
, s’alarme dans un communiqué la fédération de l’alimentaire FGTA-FO, qui reste vigilante sur ce dossier. La direction met en avant la crise et les attentats pour expliquer la mauvaise situation financière. La crise n’explique pas tout, selon la FGTA-FO. Certaines chaînes, parfois pilotées par des fonds d’investissement, sont guidées par une rentabilité à outrance et une vision à court terme qui relèguent les salariés et les clients à de simples variables d’ajustement.