La fermeture temporaire d’une demi-douzaine de services d’urgences cet été a mis en évidence la pénurie chez les médecins urgentistes. Une situation périlleuse, alors que les urgences n’ont jamais autant accueilli de patients – plus de 18 millions de passages en 2013 contre 7 millions par an dans les années 90.
Pour FO, la solution réside dans l’embauche de personnels, la revalorisation des carrières et des salaires, et dans la suppression du numerus clausus à l’entrée des études.
Revaloriser les carrières
À l’inverse, un rapport commandé par la ministre de la Santé à Jean-Yves Grall, directeur de l’Agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais, évoque en creux la fin des services accueillant moins de 10 000 patients par an. Certains seraient transformés en services dédiés à la « petite traumatologie ». « Une véritable provocation, s’indigne FO Santé. Envisager 70 fermetures de services d’urgences, c’est à court terme la fragilisation de 70 hôpitaux de proximité. » La fédération s’appuie sur une estimation du Figaro – 67 des 650 services d’urgences seraient menacés. « Le rapport Grall s’inscrit dans la réorganisation de l’offre de soins prévue par la loi santé, explique Luc Delrue (FO Santé), et tout cela dans le cadre d’un plan drastique d’économies imposé aux hôpitaux. » Pas moins de 3 milliards d’économies sont demandés aux hôpitaux d’ici à 2017. Au centre hospitalier de Mauriac (Cantal), les personnels se sont déjà mobilisés les 4 et 11 septembre, à l’appel de leur syndicat FO, pour revendiquer le maintien de leur service d’urgences dont ils craignent la fermeture.
Focus : Mobilisation dans les hôpitaux publics
FO appelle, avec la CGT et SUD, les personnels des hôpitaux publics et de l’action sociale à une journée de grève nationale le 1er octobre contre le projet de loi santé, les suppressions de lits et pour le maintien des emplois. Une première mobilisation nationale avait eu lieu le 25 juin, à l’appel de ces fédérations syndicales, contre les restrictions budgétaires actuelles et à venir dans les hôpitaux. Dans les hôpitaux parisiens, les syndicats restent mobilisés contre la réorganisation du temps de travail. Une journée de grève et un rassemblement sont prévus le 17 septembre.