En 2005, une révolution secoue l’École de la République : l’intégration d’élèves « à besoins particuliers », autrefois inscrits dans des établissements spécialisés, dans l’école dite ordinaire. Cette ambition éducative et sociétale fort louable n’a malheureusement jamais vraiment été suivie des moyens, matériels et humains, adéquats. C’est ce que l’ouvrage analyse à travers de nombreux témoignages édifiants.
Il pointe les conditions d’accueil précaires et inadaptées, le manque de liaison entre le scolaire et le médical, l’absence de formations spécifiques aux handicaps pour les professeurs, le défaut de suivi effectif des enfants, l’insuffisance des moyens mis à disposition, le peu d’études chiffrées pour établir un véritable état des lieux.
Il semble que la rationalisation prônée par les gouvernements révèle la non-prise en compte des réalités du terrain : alors que le nerf de la guerre dans ce domaine ce sont les effectifs, diminution des aides, mutualisations et contrats précaires sont la norme.
Et tandis que le but de l’inclusion est de porter le handicap sous le regard des autres pour accepter la différence, de permettre une reconnaissance entre semblables et la construction de l’estime de soi, on assiste à une inclusion sauvage, sans contrôle ni organisation réfléchie, avec de nombreuses logiques contradictoires qui amènent de la maltraitance, de l’isolement, et tout cela aboutit finalement à la mise à l’écart et à l’exclusion de ces élèves.