[Livre] Le Cas zéro - Prix du roman d’entreprise 2019

Idées par Serge Legagnoa

Dès la première ligne, le livre nous happe avec bonheur et délectation dans un méandre de personnages où s’entremêlent la vie privée du héros, son activité professionnelle à un moment dramatique de l’histoire épidémiologique et la nature humaine dans sa complexité, voire son inhumanité.

Ce roman se déroule dans le monde hospitalier, pris dans le maelström de l’apparition d’un nouveau virus, de la prise en charge des patients et de la peur qu’il engendre.

L’auteure s’attache à la question de la responsabilité, voire de la lâcheté du politique et de l’écart entre les décisions (ou non-décisions) et les conséquences dramatiques pour les citoyens.

Le personnel hospitalier et l’hôpital public y sont mis en exergue de façon extrêmement positive : c’est leur rendre un hommage parfaitement justifié. à ce titre, voici un passage révélateur de leur abnégation : Il n’y avait jamais d’arrêt maladie chez les médecins de l’hôpital, parce que, même souffrant, on ne laissait pas tomber les autres. […] Si le personnel de l’hôpital s’appliquait à lui-même les conseils délivrés par les médecins en terme de repos, de nutrition, de gestion du stress, il n’y aurait plus grand monde pour secourir les patients. Saint Louis vivait chaque jour sur un équilibre précaire, fait de réflexes, d’efforts surhumains, mais un équilibre magique. à maintes reprises, l’impossible avait lieu, les malades étaient pris en charge et la mort repoussée.

Ce roman n’est pas juste une juxtaposition de scènes au suspense insoutenable, c’est surtout un texte d’une grande fluidité, empreint de beaucoup de sensibilité.

 

Le Cas zéro, Sarah Barukh, Editions Albin Michel, 544 pages, 22,90 euros.

Serge Legagnoa Ex-Secrétaire confédéral au Secteur de la Protection Sociale Collective