Pour bien penser, il faut penser peu
C’est au moment d’écrire l’éditorial d’une revue spécialisée que l’auteur met en place une certaine façon d’aborder la philosophie. À partir d’une expérience vécue, il s’agit d’amorcer un processus de réflexion sous un format raccourci : le rapport concret au monde devient alors une occasion de penser.
Autour de soixante-dix thématiques très diverses, on est donc invité à laisser son esprit vagabonder d’une idée à l’autre, d’un concept au suivant en ne cherchant pas à élaborer une réflexion exhaustive, mais plutôt à initier une pensée construite et resserrée. La notion d’amour sert ainsi à s’interroger sur notre relation à l’autre, celle de filiation interpelle notre désir d’immortalité, celle du deuil questionne notre rapport à la mort.
On passe du temps à l’âme, du principe de réalité aux systèmes de représentation, de Dieu à la nature, du caractère inéluctable ou imprévisible des choses à l’éducation, de l’art au langage, de la morale au désir, de la nature humaine à la politique, du principe des idées à la notion de travail.
Écrit avec beaucoup d’humour et parsemé de nombreuses citations littéraires, ce livre évoque la nature de la philosophie : la recherche d’une vérité qui peut se révéler dans tous les moments de l’existence, l’importance du recul pour observer les choses et en retirer la quintessence, quitte à perdre sa part d’innocence pour gagner en humanité et en sagesse.
La philosophie est comme un café, dit l’auteur, elle sert à relancer la machine à penser.
Microréflexions – 70 invitations à philosopher d’Alexandre Lacroix. Éditions Flammarion, 238 pages, 9 euros. |