[Livre] On achève bien les éleveurs : du bon, du bio ou du bionique

Idées par Michel Pourcelot

Un livre qui réunit éleveurs mais aussi chercheurs qui s’interrogent sur l’industrialisation d’une activité humaine millénaire.

Un livre qui ne fait pas que murmurer à l’oreille des éleveurs : il s’adresse à tous, héritiers de civilisations agro-pastorales, et compte se faire entendre. On achève bien les éleveurs ne se contente pas de dénoncer les dérives de l’industrialisation de l’élevage mais s’interroge également sur les relations homme-animal, une vieille histoire. L’ouvrage est complété par de nombreux témoignages allant d’agronomes et économistes à l’historien retourné à la ferme familiale, en passant par des néo-ruraux vivant de chèvres et brebis, et un ancien agent d’entretien hospitalier anar élevant volaille, porcs, vaches et moutons qu’il fait abattre sur la ferme et commercialise auprès de consommateurs et consommatrices engagé-es. Toux ces intervenants expliquent pourquoi l’élevage doit être préservé afin que nos vies restent authentiquement humaines.

Faut pas pucer...

On achève bien les éleveurs, illustré par Guillaume Trouillard, fait la part belle à veaux, vaches, cochons, mais aussi à l’arrivée à la ferme de l’informatique et d’une technocratie amplifiée par les nouveaux moyens technologiques. Parmi ceux qui s’opposent à ces excès figure le collectif « Faut pas pucer », qui lutte contre l’identification électronique des ovins et caprins. Deux de ses membres ont témoigné dans ce livre. Ils font également partie du réseau « Écran total » qui veut fédérer les luttes contre le management et l’informatisation de la société. Pour les auteurs de l’ouvrage,le monde se referme alors que la liberté s’efface devant le contrôle systématique : au fond, ce que nous faisons subir aux animaux, nous nous l’infligeons également à nous-mêmes. Hommes, animaux, même combat ?

 

On achève bien les éleveurs : résistances à l’industrialisation de l’élevage, ouvrage collectif. 144 pages. Parution le 1er décembre 2017 aux éditions L’Echappée, collection Action graphique. Prix : environ 24€.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante