Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, force est de constater l’irruption et la contagion des écrans dans nos vies. Il suffit de prendre les transports en commun le matin : têtes courbées sur nos smartphones, nous semblons déconnectés du monde qui nous entoure. Il apparaît pourtant que nous avons une part d’excuse : certains s’évertuent à nous maintenir dans cette position.
C’est tout le propos de cet ouvrage : montrer l’envers du décor. Nous pensons être informés, avertis, nous sommes en fait influencés, manipulés.
À l’ère du numérique, l’explosion des réseaux sociaux met en lumière le nouvel or binaire : la data. À l’aide de l’algorithme, nous sommes étudiés, disséqués et nos pensées sont ainsi orientées.
L’auteur évoque la façon dont sont utilisés certains biais psychologiques qui sont renforcés pour nous ôter tout sens critique : une information reçue, si elle va dans notre sens, si elle a un côté négatif ou effrayant, suscite une émotion ; si elle est envoyée par quelqu’un qu’on connaît ou qu’on reconnaît, elle sera crue et partagée sans jamais être remise en question.
Ceci fait le jeu de certains : en déformant notre perception de la réalité, en nous enfermant dans des boucles, ils fabriquent des mensonges crédibles qui se diffusent.
Cette stratégie de la désinformation divise le tissu social, le polarise et déchire sa cohésion, ce qui finit par mettre en péril la démocratie.
Aussi, il est important de savoir se prémunir de ces influences néfastes pour éviter l’intoxication numérique : vérifier les informations qu’on relaie et exercer son esprit critique, savoir prendre ses distances et analyser le contexte. Il est sans doute nécessaire aussi d’établir des lois pour encadrer les pratiques.
Voici un livre à mettre entre toutes les mains : quand apprendre de l’autre est un bien.