Original dans sa présentation : l’histoire se découpe autour de trois personnages : Marie, responsable d’une équipe chargée d’un grand projet de fusion ; Stéphane, informaticien ; Christian, formateur. Au fil des pages, on découvre le point commun qui les lie : CB-Mind. Marie est une utilisatrice de l’application numérique créée par cette société, Stéphane en est l’un des concepteur et Christian, un commercial chargé de présenter et restituer cette expérience aux utilisateurs de l’application.
Drôle par le ton et le vocabulaire employés : l’auteur évoque les grands concepts prônés par ce type d’entreprise, comme la bienveillance, la gestion des émotions, la performance, le potentiel, le bien-être en utilisant parfois le champ lexical de la secte. Il parsème aussi son texte de jargon franglais, avec un glossaire plein d’humour à la fin du livre.
Nous sommes donc plongés dans cet univers de la start up 2.0, avec trois angles de vue différents, ce qui accentue le propos de l’auteur : dénoncer les dérives de certaines société high tech prônant des solutions pour optimiser le potentiel humain d’une entreprise dans le but inavoué de lui assurer des gains de productivité. Christian est d’ailleurs le révélateur de ce système : seul personnage parlant à la première personne, il n’est plus dupe et parle avec cynisme de l’inefficacité de la méthode CB-Mind et de ce nouveau management qui broient les individus qu’ils devraient optimiser.
CB-Mind – Profession d’une bienveillance organisée
Hadrien Maur
Editions Librinova
302p, 15,90€