Logifare Katoen Natie : FO mène la négociation du PSE

InFO militante par Thierry Bouvines, L’inFO militante

Le site Logifare Katoen Natie de Seingbouse en Moselle, employant 98 salariés, est menacé de fermeture. Perte de clients ? Volonté de la direction d’annuler les acquis sociaux ? Thérèse Martinez, déléguée syndicale FO du site, livre son analyse de la situation et expose les revendications dans le cadre du PSE à venir.

En grève le 15 septembre à l’appel de leurs trois organisations syndicales – dont FO, majoritaire –, les salariés du site de logistique Logifare Katoen Natie, situé à Seingbouse (Moselle), ont obtenu l’ouverture d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Rien d’étonnant à cette demande qui traduit la grande crainte des salariés Nous avons perdu trois de nos quatre clients, et le quatrième ne va sans doute pas rester, explique Thérèse Martinez, déléguée syndicale FO du site. Nous pensons que, d’ici à la fin de l’année, l’entreprise n’aura plus besoin des salariés. Katoen Natie est une société belge spécialisée dans la logistique, implantée dans plusieurs pays. Sur son site de Seingbouse, elle emploie 98 salariés.

La direction nous a entendus, nous allons négocier un PSE, déclare Thérèse Martinez. L’intersyndicale a choisi son avocat. La négociation du PSE démarrera officiellement début octobre. Le code du travail prévoit que le comité social et économique (CSE) dispose de deux mois pour rendre son avis. Une première réunion avec la direction a eu lieu le 22 septembre, au cours de laquelle l’intersyndicale a présenté ses revendications. Parmi celles-ci, des mesures de reclassement, afin qu’un maximum de salariés retrouve un emploi dans l’entreprise ou dans d’autres entreprises de la région, explique Thérèse Martinez. La déléguée FO n’est cependant pas très confiante : Je pense que des gens peuvent retrouver un emploi, mais pas forcément en CDI.

Répondre aux revendications

Autre demande de l’intersyndicale : que les salariés aient la possibilité de partir volontairement. Les syndicats et la direction devront rechercher un accord concernant les indemnités de licenciement en cas de départ volontaire. Nous demandons deux mois de salaire par année d’ancienneté, la direction propose un mois de salaire, rapporte Thérèse Martinez.

Dans le cadre de ce PSE, les revendications portent aussi sur l’obtention d’indemnités de licenciement supra-légales pour les départs contraints. La direction propose l’indemnité légale (1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté jusqu’à 10 ans, 1/3 de mois de salaire au-delà) à laquelle elle ajouterait 50%. Or, Nous demandons un mois par année d’ancienneté, détaille Thérèse Martinez. Les demandes portent encore sur une reprise des salariés et de leur ancienneté si l’entreprise trouve de nouveaux clients. Le maintien du bénéfice de la complémentaire santé pendant un an était aussi en question. D’ores et déjà, la direction a accepté cette demande, précise Thérèse Martinez. Enfin, autre revendication, le maintien du salaire pendant un an après le licenciement. Pour l’instant, et après avoir proposé le maintien du salaire pendant quatre mois, la direction propose maintenant six mois, précise la militante.

Pas de difficultés financières

Alors que les salariés sont légitimement nerveux, car ils voient les marchandises partir, témoigne Thérèse Martinez, ils exigent des réponses à ces revendications.

La direction laisse filer les gros clients depuis des mois sans agir ou réagir et il n’y a aucune stratégie commerciale de développement, analyse Alexandre Tott, secrétaire général de l’union départementale FO de Moselle. Le groupe, qui n’a à ma connaissance pas de difficultés financières, semble décidé à se débarrasser de l’entreprise. On se dirige vers une fermeture pure et simple. Le groupe a de l’argent, confirme Thérèse Martinez. Je pense qu’il veut remettre à plat les droits sociaux que les syndicats ont obtenus au fil des années, pour ensuite réembaucher dans des conditions moins-disantes. La déléguée FO rappelle que les salariés avaient décroché un 13e mois de salaire et qu’ils avaient débrayé pour demander le chauffage de l’entrepôt. En hiver, il fait affreusement froid, les gilets chauffants fournis par la direction ne suffisent pas, et en été, il fait trop chaud, témoigne-t-elle. Mi-septembre, le groupe signalait avoir investi dans l’automatisation de son site de Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône).

Thierry Bouvines

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération