A Dunkerque, Saint-Nazaire, Bordeaux ou encore Perpignan, Caen, Le Havre… Depuis ce mardi matin 17 mai, « très tôt » les chauffeurs routiers effectuent (avec leurs voitures) des opérations escargots, réalisent des barrages filtrants ou bloquent partiellement des zones industrielles.
Le mouvement lancé, à l’appel de la fédération FO (UNCP-FO) puis de la CGT et Sud, depuis le 16 mai à 22 heures a réellement débuté « ce mardi vers 5h du matin, donc de très bonne heure ! » indique Patrice Clos le secrétaire général de la fédération FO des transports à l’initiative de cette grève reconductible.
Barrage : les #routiers bloquent une zone d'activité près de #Chalons #Marne https://t.co/wa2k6L2Mc3 pic.twitter.com/b3mWqOorer
— L'Union-L'Ardennais (@UnionArdennais) 17 mai 2016
Ce matin, les chauffeurs ont ainsi établi un barrage filtrant dans la zone portuaire de Dunkerque. Près du Havre, ils ont occupé un temps le pont de Normandie avant de se rendre sur le port. A Donges près de Saint-Nazaire, des barrages filtrants ont été réalisés devant le site de la raffinerie. Dans le secteur de Marseille, des barrages filtrants ont été établis dans la zone portuaire de Fos…
« Pas de blocage des usagers de la route, sauf routiers »
Depuis ce mardi matin, il s’agit pour les chauffeurs en grève de gêner le transport de marchandises sur les axes routiers, les ports, les ponts… En revanche, le mouvement pour obtenir le retrait du projet de loi Travail s’interdit « le blocage des usagers de la route, sauf routiers ».
Alors que les salariés des transports urbains « viendront rejoindre le mouvement le 17 mai » indique l’UNCP-FO, dès ce mardi en fin d’après-midi, « les chauffeurs routiers se réuniront en assemblées générales afin de décider de la suite à donner au mouvement » annonce Patrice Clos.
En grève contre le projet de loi Travail, les salariés du transport routier de marchandises contestent particulièrement les modifications que cette loi –si elle était adoptée- induirait notamment au plan des rémunérations des heures supplémentaires.
L’UNCP-FO rappelle ainsi que pour les chauffeurs routiers les heures supplémentaires sont « structurelles » dans le cadre du métier : elles « font partie intégrantes de la rémunération ».
Le refus d’heures sup’s au rabais
Les organisations syndicales qui ont lancé l’appel à la grève s’indignent en effet de la possibilité accordée à l’employeur de réduire la rémunération des heures supplémentaires à 10% (contre 25% à 50%), cela à travers un accord d’entreprise.
Les syndicats fustigent les « dégâts sur la fiche de paye » que cette nouvelle possibilité induirait. Le 11 avril dernier, les fédérations FO et CGT des transports avaient ainsi fait part au secrétaire d’État aux Transport, M. Alain Vidalies, de leur refus d’un abaissement possible de la majoration de la rémunération des heures supplémentaires.
Les fédérations n’avaient reçu aucune réponse rassurante.
Pour les salariés du Transport, indique FO, cette baisse de rémunération des heures supplémentaires auraient de graves conséquences en termes de pertes de salaires.
L’UNCP-FO a ainsi calculé que pour un salarié routier débutant et percevant 10 euros brut/heure, la perte de salaire due à ces heures varierait sur un an de 312 euros (pour 160 heures de travail par mois) à 2 250 euros (pour 220 heures de travail).
Or, rappelle l’UNCP-FO, « les conducteurs routiers ont toujours fait des heures pour pouvoir gagner dignement leur vie car ils ont un taux horaire très faible ».