C ’est un premier pas dans un combat que mène FO depuis longtemps. Le jour du discours sur l’état de l’Union, le 14 septembre, la Commission européenne a dévoilé un texte visant à interdire aux produits issus du travail forcé d’entrer sur le marché européen ou d’être exportés vers des pays tiers. On ne peut pas accepter aujourd’hui de mettre sur le marché des produits fabriqués par des enfants, des esclaves, des salariés non rémunérés
, approuve Branislav Rugani, secrétaire confédéral du secteur international de FO.
Quelque vingt-huit millions de personnes sont victimes de travail forcé dans le monde selon l’Organisation internationale du travail (OIT), dont plus de 3,3 millions d’enfants. Pire : cet esclavagisme moderne tend à augmenter, avec 2,7 millions de victimes supplémentaires recensées en 2021 par rapport à 2016. Dans 86 % des cas ces abus sont perpétrés par le secteur privé et 14 % par les États.
Ce que prône FO
La réaction de l’Europe était donc très attendue. Problème : dans le nouveau projet, les moyens alloués à cette lutte restent très insuffisants et dépendent largement des États membres. Il faudrait une surveillance permanente aux frontières et dans les ports,
Le pouvoir coercitif face à ce commerce demeure donc limité. Tant qu’il n’y a pas une autorité de justice qui sanctionne, il peut y avoir corruption ou détournement de regard. Les inspections du travail n’ont pas assez de temps à y consacrer.
Pour informer le consommateur, FO prône l’adoption d’une étiquette intelligente, un QR code apposé sur les produits et permettant de retracer chaque étape de fabrication. Quant à la défense des victimes, FO est engagée pour une aide aux syndicats des pays concernés à travers la Confédération syndicale internationale (CSI), dont le congrès mondial se tiendra en novembre.
Salaires minimaux européens : une directive en attente de ratification
Les députés européens ont voté en faveur d’une directive sur les salaires minimaux dans l’Union. Le texte vise à rendre plus adéquats
ces derniers, par exemple en fonction de l’inflation, et à favoriser les négociations collectives. On a passé une étape et on est satisfaits,
Prochaine étape : la ratification de la directive par le Conseil de l’UE. FO compte se battre pour améliorer le texte, notamment pour que les négociations salariales soient basées non seulement sur l’inflation, mais aussi sur les bénéfices de l’entreprise.