La grève du 17 novembre avait concerné les lycées de l’éducation prioritaire de la région parisienne, de Dreux et de Marseille. Aujourd’hui, le mouvement a commencé à s’étendre à Lille et Lyon.
Certains établissements sont mobilisés depuis le mois de septembre sous des formes diverses. Incontestablement, le mouvement prend progressivement de l’ampleur.
La semaine dernière, les syndicats du secondaire de FO, ainsi que ceux de la CGT, de la FSU et Sud Education, ont décidé d’adresser une lettre ouverte à la ministre de l’Education nationale et d’appeler à la grève d’aujourd’hui.
Face au développement de la mobilisation, la ministre, profitant d’un déplacement à Marseille le 28 novembre, a annoncé une dotation exceptionnelle de 450 emplois nouveaux pour les établissements les plus défavorisés
.
Pourquoi l’annonce de la ministre ne répond pas aux attentes du personnel
Outre que le chiffre de 450 est loin de répondre aux besoins de l’ensemble des établissements concernés, les personnels s’interrogent : que veut dire la ministre par les lycées les plus défavorisés
? Pourquoi le ministère n’en donne-t-il pas la liste ? De quel type d’emplois s’agit-il ? S’agira-t-il vraiment d’enseignants ou d’assistants d’éducation ?
En contradiction avec cette mesure « exceptionnelle », les personnels et les organisations syndicales qui se sont adressées à la ministre revendiquent l’élaboration d’une carte élargie de l’éducation prioritaire
, avec des normes d’attribution de moyens identiques pour tous les établissements concernés et des garanties pérennes.
Mais la ministre a renvoyé le règlement du problème à… la prochaine mandature présidentielle.
Comment en est-on arrivé là ?
En 2014, le gouvernement a réformé l’Education prioritaire. Résultat : 197 écoles et collèges n’en font plus partie depuis et –tous- les lycées jusque-là classés en ZEP ont été exclus de la nouvelle carte.
Depuis, leur sort est en suspens, pour ne pas dire en sursis, renvoyé à une prochaine réforme, que la ministre promet donc maintenant pour après la présidentielle.
Et entre-temps la misère sociale a gagné du terrain. Des établissements qui n’ont jamais été classés en ZEP sont ainsi aujourd’hui engagés dans la mobilisation pour obtenir une carte élargie de l’Education prioritaire.
FO revendique d’ailleurs que tous les établissements demandant à intégrer le dispositif de l’Education prioritaire soient acceptés.