Lycées professionnels : une mobilisation remarquable

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

Lycées professionnels : une mobilisation remarquable

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Lycées professionnels : une mobilisation remarquable

Lycées professionnels : une mobilisation remarquable

Lycées professionnels : une mobilisation remarquable

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Lycées professionnels : une mobilisation remarquable

Lycées professionnels : une mobilisation remarquable

Défendant un droit à l’éducation pour tous, en parallèle de la manifestation intersyndicale du 18 octobre, des personnels et des élèves des lycées professionnels ont aussi battu le pavé. A l’appel notamment de la FNEC-FP-FO et du SNETAA-FO, premier syndicat du secteur. Alors que l’exécutif prépare une réforme, ils craignent que celle-ci fasse entrer de pied ferme les entreprises dans les établissements, conduise les élèves à devenir une main d’œuvre à bas coût. Ils s’inquiètent entre autres aussi de potentielles suppressions de postes d’enseignants.

Ni chair à patron, ni chair à Macron, un même droit à l’éducation. » Les slogans ont rivalisé dans la rue parisienne ce 18 octobre pour exprimer l’opposition des enseignants de lycée professionnel au projet de réforme annoncé. « Les gamins des quartiers populaires/ne sont pas d’la main d’œuvre/ pour les actionnaires Entre Saint-François Xavier et Sèvres-Babylone, quelques 1 600 manifestants (selon le SNETAA-FO, premier syndicat du secteur) ont défilé, en parallèle de la manifestation interprofessionnelle qui démarrait place d’Italie pour l’augmentation des salaires et contre le projet de réforme des retraites.

La mobilisation est un succès national, estime Pascal Vivier secrétaire général du SNETAA-FO. D’après les chiffres que j’ai, nous avons 62 % de grévistes dans les établissements et 100 lycées bloqués. 1 200 manifestants à Bordeaux, 1 000 à Lyon, 800 à Caen... Même dans de petites villes les profs se sont mobilisés.

Dans le cortège parisien qui réunissait l’ensemble des syndicats présents dans les lycées professionnels, on pouvait croiser, outre les professeurs, des conseillers principaux d’éducation, des assistantes sociales et autres membres des équipes pédagogiques. Tous sont convaincus que la réforme aurait des conséquences négatives pour leurs élèves, qui arrivent généralement dans ces établissements porteurs de nombreuses difficultés sociales. Baptiste, enseignant en lycée général, était, lui venu soutenir les collègues. Parce que derrière ce projet je vois aussi ce qui nous attend : davantage de contractualisation, des chefs d’établissement qui choisissent leurs professeurs, etc.

En LP, l’enseignement général réduit à peau de chagrin

Pour Elise, professeur de lettres en lycée pro, en région parisienne : depuis 2010 on a supprimé des heures d’enseignement général. En Français et histoire-géographie il y a avait 7 ou 8 heures par semaine, nous ne sommes plus qu’à 2 h 30 ou 3 h. Et la réforme veut encore augmenter le temps de stage. L’enseignement général est réduit à peau de chagrin. C’est une volonté politique que des gamins qui viennent majoritairement des classes populaires aient encore moins accès à l’instruction générale.

La veille de la manifestation, la région Ile-de-France avait annoncé vouloir fermer sept établissements parisiens. On dit que c’est pour des raisons de vétusté, mais cela revient encore à chasser les pauvres de Paris, observe Pascal Vivier, secrétaire général du SNETAA-FO. La crainte c’est que ces établissements soient, au mieux, déplacés en banlieue. Or les lycéens vont généralement dans l’établissement le plus près de chez eux.

Les enseignants considèrent que le projet de l’exécutif vise à fournir de la main d’œuvre peu coûteuse aux entreprises. On l’a bien compris, observe Pascal Vivier. La restauration, le bâtiment manquent de bras. Mais des enfants de 15 ans n’ont rien à faire en entreprise !

Le SNETAA-FO a d’ores et déjà annoncé qu’il refusait de participer à la concertation sur le projet de réforme qui devrait débuter ce vendredi. Nous voulons bien participer à une discussion autour d’un diagnostic qui serait partagé. Ce qui n’est pas le cas. Pas question de disserter sur du vent.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération