Lyon-Perrache : malgré soixante-six jours de grève, pas d’éclaircie pour les agents de ménage

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

© Stephane AUDRAS/REA

Les salariés chargés de la propreté de la gare routière de Perrache sont sous la menace d’un licenciement, à la suite de la décision de la Métropole de Lyon de confier cette activité à une association d’insertion.
FO est auprès d’eux.

Le PSE est lancé. La grève suivie durant soixante-six jours par les salariés d’Arc en ciel, qui gèrent la propreté de la gare routière de Lyon-Perrache, s’achève tristement. Leur entreprise perd son contrat avec la Métropole de Lyon au 31 décembre. Et celui-ci ne sera pas renouvelé car la collectivité territoriale a décidé de réserver l’appel d’offres suivant à une entreprise d’insertion. Dans ce secteur, la convention exige que, lors d’un changement de prestataire, l’entreprise sélectionnée reprenne les contrats de travail des salariés du site. Arc en ciel n’existe que depuis quatre ans, mais certains d’entre nous ont une ancienneté qui remonte à plus de trente ans sur la gare, explique Saber Barchouchi, délégué syndical FO chez Arc en ciel. À chaque fois que l’entreprise changeait nous avons été repris, avec notre ancienneté. Mais le prochain adjudicataire est une association qui ne relève pas de la même convention. C’est une régie de quartier, que nous avons interpellée, précise Xavier Boiston, secrétaire général de l’UD FO du Rhône. Sans réponse à ce jour.

Licencier des salariés pour en insérer d’autres ?

Les syndicats en appellent également au donneur d’ordre. L’enjeu c’est le respect des principes en vigueur dans le secteur de la propreté, explique Zaïnil Nizaraly, secrétaire général de la FEETS-FO. La métropole doit pouvoir faire de l’insertion sans jeter des salariés pour cela. Durant les deux mois de grève, les employés d’Arc en ciel ont reçu le soutien de quelques députés et d’élus de la métropole. La collectivité avait même dit qu’elle nous proposerait des postes. Mais nous avons reçu des offres pour des maîtres-nageurs ou des maîtres-chiens, s’indigne Saber Barchouchi.

Pour les salariés, le licenciement se profile. Si Arc en ciel parvenait à reclasser un employé ou deux sur d’autres contrats, il pourrait être difficile de garder les vingt-deux salariés concernés. C’est compliqué, observe Saber Barchouchi. On peut avoir des contrats avec une ou deux heures sur un site, deux heures sur un autre, il faut pouvoir se déplacer. Ce ne sont pas forcément des conditions acceptables.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération