L’Obs
« Après deux ans à Bercy, quel est le bilan du ministre de l’Economie ? L’emblème restera évidemment la loi Macron 1, censée libérer la croissance, qui a été promulguée le 6 août 2015 après un passage en force à l’Assemblée nationale ». Et une croissance à 0% pour son départ (en autocar libéralisé ?). Par contre, les autocars ont vent en poupe, n’en déplaise à Grenelle.
Ouest-France
Le régulateur du rail et de la route, l’Arafer, « qui publiera un bilan plus détaillé le 15 septembre, ne précise pas si de nouveaux emplois ont été créés dans le secteur au deuxième trimestre. Le régulateur en avait dénombré 1 200 fin mars, quand Bercy avançait le nombre de 1 500 début août ».
Challenges
Car Emmanuel Macron, qui partage avec son ancien collègue de Bercy, Michel Sapin, un optimisme économique certain, avait, en juin, lui-même « estimé à 1 500 les emplois nets créés dans le transport en autocar, mesure phare du texte. Il avait aussi vanté les bénéfices de l’ouverture des magasins le dimanche ou la réforme du permis de conduire qui permet d’en réduire le coût et la durée. Les économistes consultés par l’AFP dressent un bilan plus critique. "A part les 1 500 emplois créés par les bus, l’impact est limité. C’est infinitésimal", constate Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur Euler Hermes ».
La Tribune
On serait donc plutôt dans le micro, pour ne pas dire le nano, Ludovic Subran précisant « qu’il estimait à seulement 0,05 % l’apport de la loi à la croissance. Un semi-échec qui serait dû à une loi "fourre-tout sans ligne directrice en termes de politique économique" selon Christopher Dembik, économiste de la banque danoise Saxo ». Mis à part la ligne libérale. Car « La loi du ministre de l’Economie avait un objectif concret : libérer les forces économiques du pays pour booster la croissance. Emmanuel Macron en a même fait son credo politique et n’hésite pas à le dire : "Cette loi porte une série de mesures très concrètes qui ont commencé à changer le quotidien des Français", soutient-il dans La Dépêche du Midi ». Effectivement, pour ceux obligés de se porter volontaire pour le travail dominical dès l’embauche, c’est sûr. Résultat : « concernant le travail le dimanche, les grandes surfaces se heurtent elles à des résistances syndicales et "le retour de la part des commerçants est qu’il n’y a pas d’augmentation significative du chiffre d’affaires", assure Christopher Dembik ».
Le Figaro
L’augmentation des critiques est par contre patente. Y compris de la part d’anciens collègues comme Axelle Lemaire dans les colonnes du Monde : « son bilan, c’est la vente en douce d’Alcatel à Nokia ou la fusion avortée Orange-Bouygues. Même la loi Macron, c’est la loi Montebourg repackagée, sans les mesures sur les notaires, les huissiers et les rentes. Il n’y a rien ajouté. Pas une ligne. Pour le reste, il ne s’occupe pas tellement des sujets économiques. Vous entendez souvent le mot “industrie” dans sa bouche ? »
Les Echos
Peut-être pas si souvent mais certains on pu parler d’« Emmanuel Macron, ce "car guy". L’homme des bus fut aussi un fervent partisan de l’industrie automobile. Malgré le scandale Volkswagen, le ministre n’a pas ménagé sa peine pour défendre la filière française, travaillant au corps le ministère de l’Ecologie afin de minimiser l’impact des pastilles sur les moteurs gazole, et dénonçant "la chasse au diesel", un carburant "qui reste au cœur de la politique industrielle française", lors d’une visite chez Bosch, début août. Emmanuel Macron avait aussi vanté, quelques mois plus tôt, les mérites des prototypes de voitures autonomes de Renault et PSA (qui ne sont pourtant pas en pointe dans le domaine...) ». Que seuls ceux qui ont les moyens pourront acheter, les autres prendront le bus.