Manche : FO poursuit son développement

Congrès UD par Valérie Forgeront, Michel Beaugas

Quelques 210 délégués représentants trente-cinq syndicats du département se sont réunis le 3 mai à Blainville-sur-mer pour le 38e congrès de l’Union départementale FO de la Manche. Placé sous la présidence du Secrétaire confédéral Michel Beaugas, le congrès a reconduit Yann Perrotte à la tête de l’UD. Ce sera son 4e mandat en tant que Secrétaire général.

Deux jours après les manifestations du 1er mai organisées dans quatre villes de la Manche (Cherbourg, Saint-Lô, Coutances, Avranches) et réunissant cinq syndicats dont FO, les congressistes ont dressé le bilan des activités de l’UD au cours des trois années passées mais aussi évoqué les axes à apporter au mandat qui débute.

Alors que dans le département, « l’organisation FO a créé seize nouvelles implantations depuis 2014 » tant dans le secteur privé que dans le public indique Yann Perrotte, le développement de l’organisation reste une priorité. Le travail fourni ces dernières années affiche de bons résultats.

Adhérents : +41.8% sur dix ans

Ainsi, « de 2005 à 2015, le nombre d’adhérents FO dans le département a progressé de 41.8% » se réjouit le Secrétaire général rappelant que dans le privé, « l’organisation FO pèse 18.3% en termes de représentativité syndicale dans la Manche ». Toujours en termes de représentativité précise Yann Perrotte « la Manche occupe la première place parmi les cinq UD-FO de Normandie ».

Au fil des seize interventions à la tribune, les congressistes ont largement évoqué les « contre-réformes » (loi Travail, loi Rebsamen, loi Macron, réforme territoriale, réforme des services de la Poste…) qui ont préoccupé les salariés ces derniers mois.

Les militants FO ont évoqué aussi plus précisément la situation sociale dans le département. Avec un taux de chômage de 8%, la Manche est moins sinistré au plan de l’emploi que les autres départements à l’est de la Normandie. Le tissu industriel n’y est pas pour rien.

La Manche compte en effet de grands sites industriels publics dans les secteurs de la chimie et de la Défense tel l’Arsenal de Cherbourg (4000 salariés environ), Areva (5000 salariés) ou encore EDF (plusieurs milliers de d’agents). La Manche est dotée aussi d’une forte activité agricole et d’un pôle laitier mais en revanche peu de PME.

L’interco géante du nord-Cotentin

Cette situation de l’emploi moins dramatique que dans certains autres départements ruraux ne signifie pas pour autant que les salariés des entreprises ne se heurtent pas à certains problèmes. Ainsi explique Yann Perrotte, les congressistes ont évoqué les luttes « pour la nécessaire augmentation des salaires dans les entreprises ».

D’autres points de conflits existent bien sûr dans la Manche. Ainsi, dans le secteur public, né de la fusion de deux entités, l’hôpital public du Cotentin à Cherbourg « connaît toujours un déficit important et a procédé ces dernières années à des suppressions de postes. Grâce aux actions de FO notamment, les soixante dernières suppressions prévues ont finalement été annulées dernièrement ».

Conséquence de la réforme territoriale, la Manche supporte aussi des restructurations par fusions d’entités territoriales dans le cadre des nouvelles règles de l’intercommunalité. « C’est un des départements qui connaît le plus de fusions de communes » indique Yann Perrotte.

Alors que la Manche compte 500 000 habitants la « nouvelle communauté d’agglomération du nord-Cotentin comprenant Cherbourg et trente-deux autres communes compte 182 000 habitants ». En février dernier, un syndicat FO des territoriaux de la Manche s’est créé. Il se fixe pour objectif de représenter plus largement qu’auparavant les agents territoriaux, de les défendre et de participer au développement de l’organisation FO sur le département.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

Michel Beaugas Secrétaire confédéral au Secteur de l’Emploi et des retraites