Manifestation du 14 juin contre la loi Travail : l’exécutif garde le cap, comm’ toute

Revue de presse par Michel Pourcelot

La grande manifestation du 14 juin contre le projet de loi Travail, marquée une nouvelle fois par des incidents, a été l’occasion pour le gouvernement de faire assaut de communication, trouvant écho dans les médias.

Libération
Les enfants ! Le gouvernement s’en préoccupe ! Non pas parce qu’ils seront encore plus nombreux sous le seuil de pauvreté si la loi Travail passe mais parce que quelques casseurs ont descendu des baies vitrées de l’hôpital Necker : « Unanime, la classe politique s’est émue des dégradations commises mardi sur la façade de l’hôpital des enfants malades. Au risque d’en exagérer la nature ». Car, « L’hôpital Necker a-t-il vraiment été "dévasté" par les "casseurs" ? ». La charge est menée par le chef du gouvernement en personne : « Un hôpital "dévasté" : les mots sont de Manuel Valls, invité ce mercredi matin sur France Inter » qui a « dénoncé avec force l’action des "casseurs" au cours du défilé ». Force doit rester à la loi Travail. Cohérent avec la philosophie de celle-ci : placer les salariés en position de faiblesse.

Ouest-France
Bref, « l’acte imbécile de casseurs qui ont brisé des vitres à l’hôpital Necker en marge de la manifestation de mardi, a été l’occasion d’une récupération politique par le gouvernement qui a associé les casseurs et la CGT ».

Challenges
Ainsi, « le Premier ministre a accusé le service d’ordre de la CGT d’avoir eu une "attitude ambiguë" à l’égard de ces casseurs au nombre, selon lui, de 700 à 800. "Quand on n’est pas capable d’organiser une manifestation (...) alors on n’organise pas ce type de manifestation qui peut dégénérer", a déclaré Manuel Valls », sans doute nullement concerné par l’organisation du projet de loi Travail.

L’Obs
Autoritarisme social obligeant, « le président, François Hollande, a annoncé qu’il n’y aurait plus d’autorisation de manifester si la préservation des "biens et des personnes" ne pouvait être "garantie". "Pour l’instant elles ne le sont pas, à ce moment-là, les décisions seront prises au cas par cas de ne pas autoriser les manifestations", a-t-il dit ».

Le Journal du Centre
« Alors qu’on interdise l’Euro ! Je rappelle qu’il y a également des violences », a répondu Jean-Claude Mailly, « rappelant les affrontements intervenus samedi à Marseille. "Il faut arrêter de stigmatiser, de mélanger tous les sujets. Pendant ce temps, on ne parle pas de la loi travail. J’ai une colère contre le Premier ministre", a-t-il dit ».

L’Express
« Pour les opposants à la loi Travail, le Premier ministre Manuel Valls "rejette sa propre responsabilité sur les organisations syndicales en leur imputant le climat social qui se détériore" et il "cherche à détourner l’opinion publique du cœur du sujet posé par le projet de loi". Réitérant leur opposition à "l’inversion de la hiérarchie des normes, les accords de développement et de maintien de l’emploi, les conditions de licenciement, le référendum d’entreprise, la médecine du travail", les sept syndicats dénoncent le refus de dialogue du gouvernement ». Pour ce, « l’intersyndicale des opposants à la loi travail (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) a confirmé mercredi de nouvelles mobilisations les 23 et 28 juin » et demandé au gouvernement de « garantir les bonnes conditions d’exercice du droit de manifester ». A moins que ne se soit encore un droit sujet à recul.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

Sur le même sujet