L’affluence lors de l’assemblée générale du personnel de l’AFP était aussi importante le mercredi 8 juillet que la veille. Toutes catégories confondues (journalistes, personnels administratifs et techniques), les salariés ont ainsi massivement répondu à l’appel lancé par FO et trois autres organisations syndicales à une grève reconductible, « totale, bloquante (…) en raison de la brutalité de l’attaque ». Alors que deux autres syndicats avaient dans un premier temps appelé à une grève de seulement 24 heures, ils ont également appelé à reconduire le mouvement.
« En dénonçant tous les accords, le P-DG de l’AFP entend obtenir par la force ce qu’il n’a pas réussi à obtenir par de pseudo-négociations : contraindre le personnel à accepter un « accord social » revoyant à la baisse tous les acquis des salariés », explique le SGJ-FO (syndicat général des journalistes).
« Tout l’édifice social construit depuis 60 ans est visé »
La direction projette de notamment supprimer les jours de RTT à la quasi-totalité des salariés, ce qui n’est pas sans rappeler le plan de M. Hirsh aux hôpitaux de Paris. Seuls les journalistes en production conserveraient le bénéfice d’une fraction de ces jours (7 au lieu de 18).
Mais au-delà de cette mesure, la plus spectaculaire, la direction veut remettre en cause l’ensemble des droits : temps de travail, congés, grilles de qualifications et de salaires, plans de carrière… Tout l’édifice social construit depuis 60 ans est visé.
« Pour M. Hoog, explique FO, « il s’agit de faire baisser à toute force les charges de personnel, comme l’exige le gouvernement en application de la récente réforme du statut de l’AFP pour le rendre compatible avec les orientations européennes en matière de concurrence libre et non faussée ». Un changement de cap qui, dans un contexte d’austérité qui plus est, laisse craindre la baisse prochaine des dotations de l’État.
L’AFP affiche aujourd’hui un endettement record de 55 millions d’euros. Mais, souligne le SGJ-FO, « ce n’est pas au personnel de l’AFP de payer la note d’une politique qui porte en germe la destruction de l’agence mondiale d’information. Il a déjà suffisamment payé pour cette dette qui n’est pas la sienne avec le blocage des salaires depuis novembre 1992 ».