Météo sociale : la température remonte

Revue de presse par Michel Pourcelot

Yoan Valat/POOL/REA

La presse s’est faite l’écho d’un mécontentement social grandissant face aux nombreuses réformes promues par l’exécutif et malgré les offensives médiatiques de ce dernier en avril. Aperçus.

Les Echos
52 % des Français jugent que l’élection d’Emmanuel Macron a été une mauvaise chose. Le scepticisme prédomine sur l’ampleur et l’efficacité des changements opérés depuis son élection, selon une enquête menée pour les Echos. Et encore s’agit-il d’une moyenne, car globalement, mieux une personne est lotie sur le plan professionnel et financier, et plus elle voit le macronisme d’un bon œil. Et inversement. Précisément, 58 % des cadres et professions libérales et 63 % des Français qui disent boucler facilement leurs fins de mois applaudissent l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron quand 66 % des ouvriers et 71 % de ceux qui sont obligés de puiser dans leurs réserves ou de se faire prêter de l’argent pour boucler leurs fins de mois font grise mine. Sa politique économique et sa politique de l’emploi recueillent l’assentiment de 61 % des cadres et professions intellectuelles supérieures, contre 36 % des ouvriers. Tous les Français sont loin d’avoir été sensibles à la pédagogie du maître de l’Elysée, sauf les convaincus, soit 13% qui trouvent que son élection est une « très bonne chose », légitimement sans doute ?

Le Figaro
D’ailleurs et c’est une moyenne, seuls 39% des sondés se disent favorables à son action en matière de politique sociale, contre 61% opposés. La tendance n’est apparemment pas à penser qu’il est le président de la République sociale.


Paris Match

73% des sondés trouvent Emmanuel Macron autoritaire, 67% pensent qu’il sait où il va. D’ailleurs nul besoin de concertation, la messe est dite.

Libération
Et les non-croyants balayés, excommuniés ? NDDL, SNCF, étudiants : la stratégie du bulldozer. En jouant l’opinion publique contre les mouvements sociaux, la méthode déterminée, voire brutale, de l’exécutif peut s’avérer payante. [...] Pour réformer la SNCF, réorganiser les modalités d’admission des bacheliers à l’université et gérer le devenir du site de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a engagé un bras de fer avec les cheminots, les étudiants et les zadistes. Un pari risqué : les colères peuvent se conjuguer et il n’est pas sûr que l’exécutif parviendra à imposer partout son diktat. Surtout avec une politique menée le pied sur l’accélérateur d’incendie.

Challenges
Le temps est à la pluie de sondages et certains ne sont pas nés de la dernière : Près de trois quarts des retraités (72%) n’ont pas été convaincus par les explications d’Emmanuel Macron sur la hausse de la Contribution sociale générale (CSG), jeudi sur TF1, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro. Selon cette enquête parue vendredi, l’intervention dans le journal de 13-Heures de Jean-Pierre Pernaut a été un succès d’audience, avec 70% des Français interrogés exposés d’une manière ou d’une autre à la parole présidentielle. Avec le bon pasteur, il vaut mieux ne pas trop s’exposer et plutôt sortir couvert, par ces temps peu cléments.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante