Michel et Valéry : un duo qui construit la victoire de FO-Défense
Ils préparent déjà dans leurs secteurs les élections de 2022 dans la fonction publique. Michel Favre et Valéry Michel sont les secrétaires généraux de deux syndicats nationaux de la fédération FO de la Défense, élus fin 2020.

Michel Favre, 59 ans est varois. Valéry Michel, 45 ans, est, lui, originaire de la Manche. Ils sont les secrétaires généraux (SG) de syndicats nationaux de la Fediasa, la fédération FO de la Défense, secteur ministériel qui compte 62 000 personnels civils. Michel est à la tête de l’USFO (ouvriers d’État) et Valéry, du SNPTP-FO (techniques et paramédicaux). Ils affichent un long parcours militant et ont adhéré à FO par conviction, dès leur entrée dans l’administration.

A FO, il s’agit de défendre les intérêts des salariés
Titulaire d’un master en électrotechnique, frigoriste de métier, Michel Fabre, a adhéré à FO en 1983, moins d’un an après son entrée dans l’administration comme ouvrier d’État à Toulon. FO c’est l’indépendance vis-à-vis de la politique et hors des religions
indique-t-il.
Valéry Michel, lui, découvre la Fonction publique, et plus exactement le secteur des transports en commun (bus…) du port militaire de Cherbourg en 1998, à la sortie de son service militaire à Brest. Dès 2002, il se syndique, sensibilisé par le discours de FO
et particulièrement dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites. A FO, il y a un mandat syndical brut, pas de politique ni de questions sociétales. Il s’agit de défendre les intérêts des salariés
se réjouit-il.
Dès 2005, il devient secrétaire adjoint du syndicat local lequel passera en huit années, de la 3e à la 1re place, avec en 2014, autour de 50% des voix aux élections explique-t-il avec une fierté légitime.
L’expérience de terrain et la formation sont primordiales
Pour les deux secrétaires généraux de la FEDIASA, définitivement, ce sont l’expérience syndicale de terrain et la formation qui sont essentielles
. Il faut être très pointu au niveau des textes, mais au-delà, la formation doit permettre de générer des militants
insiste Michel. Car les dossiers revendicatifs ne manquent pas. Les ouvriers d’État (15600 personnes), demandent ainsi la pleine reconnaissance du travail dans un environnement insalubre (gaz, poussières, huiles…), ce qui apporte des droits pour la retraite.
L’attractivité de la carrière reste aussi un dossier de lutte. L’avancement statutaire fera l’objet d’ailleurs de négociations au second semestre. La défense ne recrute plus que sur 21 professions. Par ailleurs, les jeunes qui ont un niveau pointu choisissent le privé, affichant de meilleurs salaires
.
Informer, protéger, agir
Chez les personnels techniques (30 400 agents), le SNPTP-FO - 1er dans beaucoup de corps-, peste aussi sur ce manque d’attractivité dû notamment aux grilles ne prenant pas suffisamment en compte les compétences.
Le syndicat travaille aussi sur trois axes
. Celui des contractuels (12 000 agents), dont l’effectif augmente, et auxquels il faut savoir répondre aux attentes
. Il structure aussi ses demandes en matière d’amélioration de l’environnement professionnel et s’attache par ailleurs à obtenir l’extension du Ségur de la Santé. 20% d’agents (des labos, pharmacies, services logistiques…) en sont pour l’instant exclus alors qu’ils sont des personnels satellites
des hôpitaux des armées dont les personnels percevront eux le CTI (183 euros) en juin prochain
se félicite Valéry.
Chez les administratifs (près de 20 000 agents) où FO est 1er, le secteur voit depuis deux ans des créations de postes, 3 à 400 par an. Reste là aussi le problème de l’attractivité des carrières. En trois à quatre ans, on a certes triplé le régime indemnitaire, mais ce n’est pas du salaire !
rappelle la Fédération pointant le gel du point d’indice depuis dix ans.
Quant aux réformes, la dernière en date, la loi de transformation, impacte, entre autres, via les LDG, le système d’avancement déjà très bas (10%), supprime des instances, diminue l’effectif d’élus ainsi que les prérogatives syndicales dans les instances. Mais les syndicats accentuent plus que jamais leur travail et s’adaptent, modernisant notamment sa communication, c’est fondamental pour informer plus et plus vite le terrain
martèle les camarades, affirmant aussi la nécessité du cahier de revendications
et ainsi répondre au triptyque informer, protéger, agir
.