La mission IGAS en cours intitulé « mission relative au modèle économique des missions locales » rappelle fort justement dans son préambule : « les missions locales assurent des fonctions d’accueil, d’information, d’orientation et d’accompagnement. Elles contribuent à développer l’efficacité des réponses apportées aux jeunes et à donner de nouvelles dynamiques aux partenariats engagés grâce à leur bonne connaissance des problématiques des jeunes et à une approche globale prenant en compte leur situation et leurs attentes en matière d’accès au droit commun, à l’emploi et à la formation professionnelle. Membres du Service public de l’emploi elles portent à ce titre certaines mesures de la politique de l’emploi soit seules, soit de manière partagée avec Pôle emploi et les Cap emploi. »
À ce titre Force Ouvrière considère que les missions locales doivent rester les opérateurs uniques de l’accompagnement des jeunes sous toutes les formes existantes, dont la garantie jeune. Nous revendiquons pour ce faire un financement public garanti par l’État à hauteur des besoins. Nous dénonçons les projets de regroupement de structure annoncés, entre autres en Île-de-France, au nom des économies budgétaires imposées par les politiques d’austérité. Cette situation inquiète à juste titre les salariés qui voient leurs salaires et leurs conditions de travail se détériorer inexorablement depuis des années.
La ministre El Khomri a expliqué le 28 avril à l’Assemblée Nationale sa demande d’un rapport à l’IGAS sur le modèle économique des Missions Locales. Pour la Ministre, ce rapport sera essentiel pour éclairer :
- les débats du prochain projet de loi finances ;
- la généralisation de la Garantie Jeunes
Ce qui se passe dans le réseau est contraire à l’engagement de la ministre d’attendre les résultats de la mission de l’IGAS pour décider. Elle nous amène à nous demander de sa réelle utilité. Surtout lorsque nous savons qu’in fine elle est conforme à la dernière lettre de cadrage budgétaire du gouvernement qui prévoit de nouvelles mesures d’austérité budgétaire à hauteur de 1,9 milliard d’euros de mesures complémentaires cette année et 2 milliards de plus l’an prochain pour tenir le cap des 50 milliards d’euros d’économies prévues sur 2015-2017.
C’est pourquoi dans le combat que nous menons pour le retrait de la loi travail nous combattons aussi ce projet gouvernemental qui, s’il n’était pas retiré, impacterait encore plus les Missions Locales :
- en donnant la possibilité de confier la garantie Jeunes à des opérateurs privés ;
- en précarisant un peu plus la jeunesse en rendant l’accès au CDI impossible ;
- en continuant de soumettre le financement des missions locales à la conclusion de conventions d’objectifs et de moyens qui ne garantissent pas des financements à la hauteur des besoins.
Pour Force Ouvrière, l’urgence dans les Missions Locales c’est de sécuriser les budgets à la hauteur des besoins en assurant la pérennité des structures. Cette sécurisation participe de la stabilité nécessaire à la réussite de l’accompagnement des jeunes.
Des éléments objectifs permettent de mesurer les conséquences des choix politiques sur la situation économique et sur les conditions d’exercice des salariés des Missions Locales :
- l’état de la sinistralité du régime de prévoyance ;
- les grèves et mobilisations des salariés ;
- l’augmentation exponentielle de la charge de travail, et particulièrement du travail administratif pour répondre aux exigences des financeurs ;
- le nombre de fermetures, de restructurations, de licenciements ;
- le manque de personnel au regard des missions
Pour Force Ouvrière la situation des salariés des Missions Locales est préoccupante. L’ensemble des acteurs politiques (ministère, collectivités territoriales) en leur qualité d’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des salariés.
Seule une adéquation entre les moyens, financiers et humains, et les missions confiées au réseau des Missions Locales permettra d’envisager d’améliorer les rémunérations, les conditions de travail, les emplois nécessaires, et de garantir la qualité du travail au service des jeunes.