Mobilisation payante pour les salariés d’Écomouv’

Emploi et Salaires par Mathieu Lapprand

Reçus le 13 novembre au ministère de l’Environnement, les représentants des 250 salariés de la société Écomouv’ sont sortis rassurés par leur échange avec les représentants de l’État.

Le 9 octobre 2014, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement annonçait, après des mois de tergiversations, l’abandon de l’écotaxe, le dispositif qui devait permettre la mise en œuvre du principe pollueur-payeur. Depuis cette annonce, un bras de fer s’est engagé entre la société Écomouv’ et l’État, ce dernier étant revenu sur son engagement, il s’expose à de très fortes pénalités financières, de l’ordre de 830 millions d’euros.

Depuis l’annonce de l’abandon, les 210 salariés (basés à Metz et à Paris) de la société Écomouv’, se sont retrouvé sans perspectives et pour une partie d’entre eux sans activité. Plus d’une centaine de salariés de la société se sont donc mobilisé le 13 novembre devant le ministère de l’Environnement tandis que leurs représentants étaient reçus par un représentant du ministère des Transports, le nouveau directeur général des infrastructures, du transport et de la mer (DGITM), François Poupard.

Pour Mario Escumalha, délégué syndical FO à Metz, qui participait à la délégation, la réunion s’est « beaucoup mieux passée que prévu ». En effet, François Poupart a fait part de « la volonté de l’État de négocier avec la société Écomouv’ ». Le temps des menaces est passé, les discussions s’ouvrent. L’État semble en effet prendre la mesure du risque financier que lui aurait fait courir un contentieux juridique avec la société Écomouv’. Il semble prêt à se pencher sur une évolution voire une reconversion du dispositif Ecomouv’ qui, outre les 210 salariés, comprend également l’infrastructure matérielle : les portiques, les logiciels, les bâtiments.

La ministre de l’Environnement a annoncé peu avant cette réunion le maintien des salaires pour les employés d’Écomouv’ pendant une année. Cette décision semble cohérente avec le discours du représentant du ministère des Transports dans sa volonté de trouver une solution permettant l’exploitation à terme de tout ou partie de l’infrastructure installée. Les salariés ne disposent pour autant d’aucune garantie formelle concernant la pérennité de leur emploi. FO sera donc attentive à ce que les discussions qui vont s’ouvrir entre l’État et la société Écomouv’ leur permettent de retrouver des perspectives. Dossier à suivre.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante