Mobilisations : des hôpitaux au bord de la rupture

Protection Sociale par FO SPS, Françoise Lambert

Les mobilisations se multiplient dans les établissements hospitaliers, révélant une dégradation sans précédent des conditions de travail.

Au centre hospitalier universitaire de La Réunion (6 500 agents), les personnels et leur syndicat FO ont entamé, le 7 février, une grève illimitée contre un plan de retour à l’équilibre qui prévoit, dans les six établissements dépendant du CHU, la suppression de 155 postes, la fermeture d’une centaine de lits et le non-renouvellement de 1 200 emplois contractuels. FO revendique « un effectif suffisant » pour assurer les « missions de service public ».

Au CHU d’Angers, premier employeur du Maine-et-Loire avec 6 000 agents, les personnels étaient en grève le 23 janvier. Plus de trois cents manifestants ont demandé l’arrêt des suppressions de postes et le remplacement des arrêts de travail. Avec les effectifs diminués, on pallie le manque, les patients alités qui ont besoin d’être levés attendent des heures, c’est de la maltraitance, témoigne François, aide-soignant dans le service soins de suite, qui fonctionne avec cinq agents le matin au lieu de sept auparavant.

20 000

C’est le nombre estimé par FO de suppressions de postes dans les hôpitaux avec la mise en place des GHT.

À Marseille, le syndicat FO de l’AP-HM alerte sur une situation « dramatique » dans les hôpitaux. Un plan de modernisation menace 800 à 1 000 postes, alors qu’un manque d’effectif « génère déjà de réelles difficultés dans la prise en charge des patients », et que 300 postes ont déjà été supprimés dans le cadre d’un plan d’économies prévu jusqu’en 2020.

Aux urgences du nouvel hôpital civil de Strasbourg, après un dialogue infructueux avec la direction, FO avait déposé un préavis de grève pour le 13 février. Revendications : des postes pérennes et la réévaluation des effectifs en fonction de la charge de travail. Le préavis a été levé le 8 février, la direction ayant finalement accepté d’embaucher une infirmière et une aide-soignante.

FO SPS Services publics et de Santé

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante