« Mon bureau fait 250 hectares »

Portrait par Clarisse Josselin

Stéphanie Creel-Pennet, 43 ans, est responsable accueil-boutique à l’Espace Rambouillet, un parc animalier situé en région parisienne. Le 6 octobre, elle a manifesté à Besançon pour défendre le droit syndical à l’Office national des forêts (ONF).

Répondant à l’appel de plusieurs syndicats, près de 200 agents sont aussi venus pour soutenir Sylvain Vernier, délégué FO contraint à une mutation qui lui ferait perdre tous ses mandats.

Parmi eux, Stéphanie, ouvrier forestier, embauchée depuis vingt ans à l’ONF. Dans la boutique du parc, elle encadre les équipes, fait les plannings, choisit les objets mis en vente, gère la caisse…

« Mon bureau fait 250 hectares avec des animaux et des rapaces, et les gens aiment leur métier, explique-t-elle. Mais l’ambiance de travail est devenue beaucoup plus pesante et stressante. »

Deux dimanches travaillés sur cinq

Élue depuis six ans au comité territorial d’entreprise et au CHSCT, elle a retrouvé en FO « la façon de penser » qu’elle adopte dans sa vie : « beaucoup de nuances et de dialogue pour avancer, sans dogmatisme ».

Avec sa hiérarchie en revanche, elle a souvent l’impression de parler dans le vide. Elle ne cesse, par exemple, de revendiquer l’adaptation de l’organisation du temps de travail.

Par leur statut ouvrier, les salariés travaillent 39 heures par semaine, avec 23 jours de RTT. Mais l’activité est saisonnière. « Tout l’été on atteint le plafond d’heures supplémentaires et l’hiver on reste bloqués sur un rythme avec deux dimanches et trois samedis travaillés sur cinq, poursuit-elle. Ça pèse sur la vie de famille, la bonne volonté et le moral. »

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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