Berceau de l’humanité, l’Afrique a vécu l’invention du commerce et de la piste, deux outils intrinsèques au développement humain
, explique la commissaire associée de l’exposition, historienne spécialiste de l’Afrique et professeur émérite à l’université Paris-Diderot. Pourtant au niveau des développements humains et économiques, l’Afrique a payé cher sa situation d’aujourd’hui et fait surtout la richesse des autres. Elle continue d’ailleurs. Pour le comprendre, l’exposition « L’Afrique des routes » s’est consacrée à ce fabuleux continent, berceau pillé par tant de mauvaises fées.
Quand les cartes sont tirées
Sculptures, pièces d’orfèvrerie ou d’ivoire, bijoux, masques, peintures, manuscrits, et même plaques de sel, témoignent de l’importance de la culture africaine et de sa vitalité des millénaires avant sa « découverte » par les Européens. En tout, quelque trois cents objets, dont aussi les premières cartes portugaises, qui rappellent que les cartes sont faites aussi pour faire la guerre, pour reprendre une célèbre expression, ou du moins pour étendre le champ de la convoitise. À la recherche de biens précieux, la Route de la soie étant coupée, ils prennent la route des mers et seront l’avant-garde de la colonisation européenne, qui, par cupidité, piétinera des civilisations millénaires. Aujourd’hui encore, les frontières de la plupart des pays africains reflètent les découpes effectuées par les grandes puissances européennes à partir de ces comptoirs d’où ils tailladèrent leurs routes.
Tarifs de 7 à 18 €. Fermeture le lundi, ouvert de 11h00 à 19h00 mardi, mercredi et dimanche, fermeture à 21h le jeudi, vendredi et samedi.