La CSG sonne les retraités

Revue de presse par Michel Pourcelot

Les neufs organisations syndicales de retraités manifestaient, le 28 septembre 2017 contre la hausse de la CSG. Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Alors que les retraités prévoient une nouvelle manifestation le 15 mars pour la défense de leur pouvoir d’achat, le président de la République a défendu le bien-fondé de ses réformes le 1er mars 2018. Aperçus dans la presse.

Sud-ouest
Après avoir été interpellé par des retraités sur la question du pouvoir d’achat, le chef de l’État a dégainé Le Macronisme pour les Nuls : C’est comme quand on refait en profondeur une maison : au début on voit les plans, on se projette. Et après on commence les travaux, il y a un moment ça sent la peinture, il y a des courants d’air, il fait plus froid, on se demande pourquoi on a fait tout ça, a-t-il expliqué, ignorant sans doute le concept de précarité énergétique. Il faut avoir la patience de rappeler pourquoi on le fait, d’avoir des désagréments passagers parce qu’à la fin c’est quand même mieux qu’au début. Et à la fin qui est-ce qui gagne ?

Ouest-France
Les seniors, qui manifesteront de nouveau le 15 mars, sont parmi les plus nombreux à retirer leur confiance à Emmanuel Macron –selon l’institut de sondage Odoxa, le chef de l’État et son Premier ministre Édouard Philippe ont perdu chacun neuf points auprès des retraités en un mois. Pour le plus jeune ce ne sont que des points, pour les autres, les seniors, ce sont des euros. De toute façon, le président n’a pas de problème avec sa popularité. Ça m’est totalement égal, a réagi Emmanuel Macron jeudi. [...] Ce qui compte c’est le travail en profondeur que vous faites pour le pays. Il y a que ça qui compte. Et donc les vicissitudes du quotidien m’importent peu, a-t-il ajouté. Que peu lui en chaut, on n’en doutait point. Par contre pour les seniors, la hausse de la CSG augmente les « vicissitudes du quotidien ».

Marianne
Exemple de « vicissitudes du quotidien » qui importent : Danielle, 70 ans, anciennement à la BNP, et Jean-Claude, 70 ans, retraité après invalidité. Perte en 2018 : 706,88 €. Jusqu’en décembre dernier, Danielle percevait une pension de 693,43 € et Jean-Claude, diabétique en fauteuil roulant, une retraite de 1 775 €. La hausse de la CSG au 1er janvier ampute leurs rentrées respectives de 28,69 et 29,8 € par mois, soit 701,88 € par an. Leur mutuelle vient d’augmenter de 5 à 201 € par an pour deux. Leur loyer en HLM reste stable mais s’élève à 553,14 €. À la télévision, la radio, nous avions entendu les commentateurs affirmer que cela ne toucherait pas les petites retraites. Je constate qu’autour de moi nombre de personnes très modestes sont mises à contribution. Or, comme nous sommes handicapés, nos dépenses sont très contraintes. Diabétique, je dois par exemple me faire livrer des repas spéciaux que nous ne pouvons plus préparer, confie Jean-Claude. Nous sommes choqués, car nous allons devoir nous serrer la ceinture, renchérit Danielle.

Le Point
D’ailleurs, Depuis des semaines, les témoignages se multiplient : les retraités se plaignent de la baisse de leur pension. En cause : la hausse de 1,7 point de la CSG décidée par Emmanuel Macron, effective depuis le 1er janvier 2018. Les députés LREM le vivent sur le terrain : de retour dans leur circonscription, ils doivent faire face à la colère de certains électeurs seniors, selon plusieurs médias. À l’inverse, nombreux sont les salariés qui affirment ne pas avoir remarqué la hausse de leur salaire net liée à la baisse de leurs cotisations sociales. Il faut dire qu’un salarié au Smic a touché environ 8 euros de plus, ce qui peut passer relativement inaperçu. D’autant moins que le salaire net peut fluctuer en fonction de plusieurs facteurs (heures supplémentaires, etc.). 8 euros, le package enfumage.

Le Télégramme
Certains trouvent une solution, mais faut-il être en état de le faire : selon l’Insee, le cumul emploi-retraite est en hausse. Ainsi on trouve des retraités qui rempilent. Leurs motivations : le côté financier, mais aussi la fidélité à l’entreprise et le lien social. Des choses qui importent.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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