Olivier Clercq, mener le combat dans le collectif

Portrait par Chloé Bouvier, FO SPS, L’inFO militante

Membre du bureau de la section FO du CHU d’Amiens, Olivier Clercq salue le rôle de l’organisation dans les négociations du suivi du Ségur. Le reclassement des techniciens de laboratoire en catégorie A était une revendication ancienne.

Pour certains c’est le soulagement, pour lui c’est une grande fierté. À la suite des annonces du ministère de la Santé, le 12 avril, dans le cadre du comité de suivi du Ségur, Olivier Clercq s’est senti fier de militer au sein de la fédération SPS-FO. Alors que le ministère a acté la grille de salaire des soignants paramédicaux, lui souligne le rôle déterminant de FO. Le syndicat a pesé dans les négociations et a réussi à obtenir le complément de traitement indiciaire pour tous les personnels hospitaliers, souligne le technicien de laboratoire en bactériologie de 54 ans qui travaille au sein du CHU d’Amiens.

Mais c’est à l’hôpital Bichat, à Paris, qu’il adhère à FO en 1999. Un peu grâce à son collègue et ami rencontré durant ses études, Grégory Leduc.

Je me suis retrouvé dans les valeurs de l’organisation, précise Olivier Clercq. En 2001, il retrouve Amiens, sa ville natale, et rejoint la section FO du CHU. C’est la volonté d’aider qui a guidé son engagement. Avant même de me syndiquer, j’ai pris part à certains combats au sein de l’hôpital. Mais à FO il y a une dimension collective et cela me permet d’aider au mieux mes collègues. Spécialiste des questions de retraite, il est souvent sollicité pour des calculs de pension. Du concret, c’est ce qu’il aime. Il allie toutefois ce travail de terrain avec un rôle plus institutionnel, siégeant au comité technique (CTE) et à la commission médicale (CME) de l’établissement. Cela me permet d’avoir une vision plus globale de l’hôpital, des enjeux qui se posent à tous les niveaux et des évolutions actuelles, explique-t-il.

Un reclassement tant attendu

Et des évolutions, il en a vu. En particulier dans son métier. Ces derniers mois, marqués par la crise, Olivier Clercq et ses collègues de laboratoire se sont retrouvés en première ligne. Il a fallu gérer rapidement les prélèvements Covid-19 des patients, en prenant plus de précautions que d’habitude pour éviter d’être contaminé soi-même, souligne-t-il. Plus globalement, le métier a connu des changements importants ces dix dernières années avec l’arrivée de machines automatiques pour effectuer les analyses.  Il a fallu se mettre à niveau, souligne le syndiqué. Nous sommes devenus des opérateurs avec des compétences techniques en informatique en plus de nos connaissances médicales. Il nous faut maintenant comprendre et savoir réparer ces machines.

C’est aussi pour ça qu’il se réjouit du reclassement en catégorie A des techniciens de laboratoire avec les diététiciens et les préparateurs en pharmacie hospitaliers. Une revalorisation de plus de 600 euros brut mensuels. Cela fait plus de dix ans que nous revendiquons cela ! Alors que les infirmiers, les kinésithérapeutes et les manipulateurs en électroradiologie médicale avaient bénéficié de cette avancée, nous étions les derniers corps médico-techniques à rester en catégorie B. Un combat demeure : le Ségur prévoit que le reclassement en catégorie A se fera à la date butoir du 1er janvier 2022, contre le 1er octobre pour les autres professions concernées. Il s’agit maintenant de lutter contre ce calendrier décalé et d’ouvrir les travaux de la réingénierie des diplômes.

Chloé Bouvier

FO SPS Services publics et de Santé

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération