OPCO des services à forte intensité de main-d’oeuvre : FO signe mais tout reste à construire

Formation professionnelle par FEC FO

Négociations sur les OPCO des entreprises de service à forte intensité de main d’œuvre, séance du 14 mars 2019.

Communiqué de la FEC-FO - Section fédérale des Services

Force ouvrière a signé l’OPCO des services à forte intensité de main-d’œuvre. Cet OPCO a vocation à garantir l’accès à la formation d’environ 4,5 millions de salariés (soit environ 2,5 millions d’ETP). Malgré l’immixtion de certaines composantes non justifiées (branches du Commerce qui devraient participer à l’OPCO du commerce ; dimension interprofessionnelle), le projet correspond à celui qui était porté par notre organisation syndicale depuis l’an passé.

Un projet ambitieux

Il s’agit de réunir, au sein d’un opérateur, des branches dont les salariés connaissent en majorité des parcours professionnels heurtés, sont confrontés à des conditions de travail difficiles et possèdent un niveau de qualification à compléter. Ainsi, les branches professionnelles qui ont constitué cet OPCO ont pour objectif de construire des politiques de formation fortes et ambitieuses, et d’investir financièrement à cette fin. C’est résolument le projet nourri par Force Ouvrière.

Un projet né dans la douleur

Si la signature de Force Ouvrière s’est opérée sans arrière-pensée, notre organisation demeure attentive et préoccupée par les conditions de la naissance de ce projet. L’OPCO est ainsi constitué dans le périmètre affiché d’un inter-branches, mais possède une dimension interprofessionnelle, à la suite de l’OPA du Medef.

Les vives tensions au sein du patronat ne sont pas sans conséquence sur le contenu de l’accord, et peut-être sur l’évolution du projet. Ainsi et malgré nos revendications, le patronat a notamment refusé de s’engager sur les emplois des salariés des OPCA (OPCALIA, FAF-TT, FAFIH, Intergros).

Le plus important reste, pour notre organisation, la nature contractuelle de l’accord, tandis que de nombreuses organisations déclaraient négocier sur ordre des services de l’État. Il revient à présent aux organisations signataires, de faire vivre par elles-mêmes le projet, à la hauteur de ses ambitions.

Si le projet pousse comme il a été planté, il est mort avant trois ans

Malgré les signatures patronales, nombreuses sont les fédérations patronales à ne pas partager l’ambitieux du projet et à nourrir une vision financière, orientée vers leurs seuls intérêts.

Déjà dans certaines branches, des organisations patronales se sont réunies afin de s’assurer que les fonds financiers soient garantis dans le périmètre de la branche, si besoin par des demandes de baisses des contributions. Ces premiers actes sont en contradiction avec le projet d’OPCO et mettent en péril les politiques de branche, l’OPCO et, plus globalement, le paritarisme.

C’est pourquoi Force Ouvrière s’attachera, dans les prochains mois, à construire le projet pour lequel elle a signé, à négocier des politiques de branches ambitieuses, et à bâtir un opérateur de compétences fort, destiné à garantir les droits et intérêts des salariés.

FEC FO Employés et Cadres