Ordre infirmier : Six syndicats ruent dans les brancards

Service Public par FO SPS, Françoise Lambert

Manifestation d’infirmières contre l’Ordre Infirmier, à Strasbourg, le 26 janvier 2010. © Frédéric MAIGROT/REA

FO et cinq autres syndicats, opposés à l’inscription automatique des infirmier(e)s à l’Ordre infirmier, demandent à la nouvelle ministre de la Santé d’abroger l’instance ordinale.

FO, la CGT, la CFTC, SUD, l’UNSA et la FSU poursuivent leur combat contre l’Ordre national infirmier. Les six syndicats demandent à la ministre de la santé Agnès Buzin d’abroger par une loi l’Ordre infirmier, une instance qu’ils jugent illégitime pour les infirmiers salariés.

Contre l’inscription automatique des infirmiers

Ils s’opposent à l’inscription automatique des infirmier(e)s à l’Ordre national infirmier, une disposition qui figure dans la loi HPST de 2009.

Alors que le décret qui permettant sa mise en œuvre n’est toujours pas sorti, l’Ordre infirmier a saisi en mars le Conseil d’État en référé pour demander sa publication.

Les syndicats ont prévenu qu’ils saisiraient à leur tour le Conseil d’État si le décret était publié.

Payer pour avoir le droit de travailler ?

Car selon eux, l’inscription automatique à l’Ordre infirmier n’a d’autre intérêt que de permettre à l’ordre infirmier de contraindre l’immense majorité des infirmiers récalcitrants […] de payer pour avoir le droit de travailler.

Voulue par une partie du milieu libéral, la mise en place d’un Ordre pour les infirmières et infirmiers est très critiqué à l’hôpital public depuis sa création en 2006

Une profession encadrée par un diplôme d’État

Le diplôme d’État ne suffirait plus pour travailler, c’est principalement cela que l’on conteste sans relâche depuis plus de dix ans, indique Didier Birig, secrétaire fédéral à la Fédération des services publics et de santé FO (SPS-FO).

Aujourd’hui, certains agents ne sont pas embauchés dans la fonction publique s’il ne présentent pas leur récépissé d’inscription à l’Ordre, des pressions s’exercent pendant les formations, c’est inadmissible, estime-t-il ;

Pour FO, il n’est pas nécessaire d’appliquer aux infirmières et infirmiers une obligation supplémentaire, alors qu’il existe déjà des garanties d’encadrement de la profession.

Aucun besoin d’une nouvelle instance disciplinaire

Ils doivent être titulaires de diplômes d’État pour exercer de leur métier. Les infirmiers salariés disposent en outre dans la fonction publique d’instances disciplinaires, comme les commissions paritaires administratives, et il n’existe pas de besoin d’une nouvelle instance en matière disciplinaire, estime le syndicat.

Sur les 600 000 infirmières et infirmiers français (secteur libéral et public confondus) plus de 400 000 professionnels ne sont pas inscrits à l’ordre infirmier. S’il fallait une preuve du rejet massif de l’Ordre, elle se situe là, commente Didier Birig.

FO SPS Services publics et de Santé

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

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