Aujourd’hui, il est indispensable d’avoir un diplôme et des qualifications pour espérer obtenir un emploi, pour preuve le taux de chômage des jeunes sans diplôme (46%). Il est donc important d’œuvrer à ce que tous les jeunes puissent obtenir un diplôme et acquérir des qualifications.
Cependant, l’objectif unique de « l’emploi » paraît trop souvent justifier des propositions contre-productives, parfois contraires au sens même du progrès et de l’histoire. Cet objectif, qui semble aujourd’hui guider à lui seul l’action politique nationale, essentiellement affairée à l’établissement d’un terrain juridique et fiscal propice à la création d’emplois sans jamais en maîtriser effectivement l’efficacité, voit relégués au second plan des idéaux plus essentiels.
Le paritarisme, c’est mon fric
Le faible taux de participation des jeunes à la vie démocratique de notre pays a de nombreuses raisons. Et si l’une d’elle était un défaut de formation ?
« Les syndicats, on connait, ils font grève ». Et le paritarisme ? Le chômage, la protection sociale, la formation professionnelle, les logements sociaux ?
Si l’Éducation Civique enseignait la place qu’occupent aujourd’hui dans notre pays le dialogue social et le paritarisme (au-delà des droits acquis tout au long de notre histoire à force de luttes), beaucoup de personnes s’intéresseraient de plus près à l’action des syndicats et viendraient y faire valoir leurs idées, leur engagement.
Tout simplement parce que les gens prendraient conscience qu’il s’agit de leur argent (salaire différé) et qu’il est important de défendre sa bonne gestion !
Plutôt qu’un facteur du bien-être, tout laisse penser qu’aujourd’hui, l’emploi est le bien être.
Nous affirmons donc ici que l’objectif de la formation initiale n’est pas de former uniquement le travailleur. Si c’est une préoccupation légitime en fin de cursus, avant l’insertion professionnelle, cet objectif ne semble pas trouver sa place au sein de l’école primaire ni même au collège. Il ne s’agit pas d’être réfractaire au travail futur, mais de considérer que l’école ne s’inscrit pas uniquement dans une logique utilitariste, ce qui justifie aujourd’hui des enseignements généraux, qui participent avant tout à la formation de l’individu et du citoyen plutôt que du seul travailleur.
Enfin, il est nécessaire d’affirmer et rappeler ici l’importance du diplôme et de l’évaluation des étudiants. Parce que derrière un diplôme, une mention, il n’y a pas de classe sociale. C’est le mécanisme de sélection, avec le concours, le plus juste. Bien entendu, le système scolaire français produit des inégalités, plus que la moyenne des pays de l’OCDE [1], mais cet état de fait provient plus du manque d’accompagnement des étudiants, du faible taux d’encadrement (le plus faibles des pays de l’OCDE dans le primaire et le supérieur ! [2]), de la Enfin, il est nécessaire d’affirmer et rappeler ici l’importance du diplôme et de l’évaluation des étudiants. Parce que derrière un diplôme, une mention, il n’y a pas de classe sociale. C’est le mécanisme de sélection, avec le concours, le plus juste. Bien entendu, le système scolaire français produit des inégalités, plus que la moyenne des pays de l’OCDE, mais cet état de fait provient plus du manque d’accompagnement des étudiants, du faible taux d’encadrement (le plus faibles des pays de l’OCDE dans le primaire et le supérieur !), de la formation des enseignants (suppression des IUFM), que du système de notation en lui-même. Lorsque le diplôme est diminué, amoindri, comme nous l’observons aujourd’hui avec le manque de lisibilité croissant des formations, les méthodes de recrutement se reportent sur d’autres moyens de sélection, basés sur le réseau familial, l’origine géographique, les codes sociaux, etc.